Le Métropolitain

L’identité rejoint l’intime à la Galerie Connections

Après avoir voyagé au Québec, à l’Écomusée du fier monde, les 20 et 21 octobre, l’exposition Apparentés qui rassemble les travaux de photographes de l’Ontario, du Québec et du Yukon est désormais visible à Toronto.

Derrière chacun des 24 portraits qu’abrite, jusqu’au 29 novembre, la Galerie Connections, se cache une histoire vécue ou un lien fort entre l’artiste et son sujet qui plonge le visiteur dans un intime, explicité dans une courte présentation écrite.

« Chaque photographe a soumis une image d’une personne avec qui il a eu une relation touchante ou qu’il admire. Le résultat est très varié à la fois dans la technique, l’approche, le sujet et le contexte dans lequel la photo a été réalisée », explique Guy Lafontaine, commissaire d’exposition associé qui a opéré la sélection québécoise.

Parmi ces clichés qui évoquent la filiation, l’amitié de longue date ou la rencontre au cours d’un voyage : le sourire bienveillant d’une grand-mère, la mélancolie d’une tante colombienne, le geste symbolique d’un chef spirituel autochtone ou encore la spontanéité d’une chirurgienne engagée.

Le visage buriné du Starman vietnamien saisi par le photographe Jean-Sébastien Vaillancourt sur les traces de son passé familial, retiendra sans doute l’attention. De même que l’étonnant photomontage signé Pierre Dalpé représentant un comédien mexicain et son double féminin dans un décor d’un autre temps.

Autant de travaux qui ont, aux yeux de M. Lafontaine, une valeur documentaire. « Le portrait est une forme de documentaire dans le sens où il raconte une histoire en fixant le temps. Cette portée est renforcée par la préoccupation du photographe de présenter quelqu’un de façon vraie, avec ses états d’âme, sa fragilité, plutôt que l’image qu’il aimerait projeter aux autres. On peut dire que cette magie a opéré ici. »

Pour mettre en valeur ces témoignages visuels destinés à être transmis à la génération suivante, un procédé d’impression permanent a été retenu. « Le type d’impression joue un rôle très important dans l’interprétation. Il apporte des couleurs plus atténuées, moins vives que le tirage numérique, et présente l’avantage de durer plusieurs années sans bouger », dit le commissaire québécois qui prépare une autre exposition pour mars 2018 sur le thème de la transition et un livre consacré à l’ombre en photographie.

Ces photos vont durer une éternité mais pas l’exposition : à voir jusqu’au 29 novembre à la Galerie Connections, 1840 avenue Danforth Est.

 

Photo : la directrice de la galerie Carissa Ainslie au côté des commissaires d’exposition Guy Lafontaine et Bob Carnie.

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