Le Métropolitain

L’identité en mouvement

Move in Place V, 2015

Le Musée du textile du Canada (TMC) présente le travail de l’artiste contemporain Brendan Fernandes. Originaire de Toronto, l’artiste pluridisciplinaire s’est distingué sur la scène artistique notamment par son travail sur le langage corporel et sa recherche sur l’identité africaine, lui-même ayant des origines kenyanes et indiennes.

Il présente jusqu’au 19 mars l’exposition Lost Bodies qui mélange photographie, vidéos, prints et interventions sculpturales.
Lost Bodies instaure un dialogue entre l’artiste canadien et deux des collections les plus distinctives de l’art africain; la collection Justin and Elisabeth Lang du centre d’art Agnes Etherington de Kingston et la collection du Musée du textile du Canada.

L’artiste met en scène photographies, installations et performances en y incorporant des artefacts africains. À la base objets servant à être portés sur le corps, ils progressent jusqu’à devenir partie intégrante du corps et le transforme en une sorte de totem dédié à on-ne-sait-quel-dieu.

Move in place I, 2015

Les mouvements du ballet classique, dérivés de la cour de France, sont intégrés dans une série de performances, clins d’œil à l’héritage colonial, qui se juxtaposent aux objets d’origine africaine et soulèvent un questionnement sur les pratiques qui modèlent la présentation de l’art africain dans les musées publics occidentaux.

Brendan Fernandes s’approprie ces conventions muséales et joue avec elles pour mieux les interroger. Les textiles africains, les costumes, les masques prennent alors vie dans une danse chorégraphique et poétique dans l’enceinte du musée.

« Je questionne la représentation. Je m’interroge moi-même. J’interroge cette question de la maison et de l’identité », fait part l’artiste qui perçoit l’identité comme étant « constamment mouvante, très changeante. »

Ancien danseur, le corps et le mouvement font partie intégrante du travail de l’artiste qui décrit le corps comme « une sorte d’objet doté d’une signification culturelle, vu par les autres et modelé par nous-même ».

Porteur d’identité, le corps symbolise à la fois la notion de provenance comme marquée par la propriété, mais également l’identité – comme étant en perpétuelle évolution, en perpétuel mouvement.

« Nous vivons dans un corps qui est expérimental. Nous vivons à travers notre corps. Aller de chez soi au travail affecte qui nous sommes », observe Brendan Fernandes.

®PhilipPatton,2016
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