Le Métropolitain

Les Zinspiré.e.s : Flambant 9, le court-métrage

« Aucune censure. Aucune retenue. Les jeunes prennent la parole. » Ce sont les mots en vedette de la page Web du projet Les Zinspiré.e.s. Même avec les problèmes causés par la pandémie dans le domaine artistique, le Théâtre français de Toronto (TfT) est de retour avec une édition des Zinspiré.e.s Flambant 9, thème choisi par la metteure en scène et réalisatrice de cette édition, Francesca Bárcenas.

« C’est un thème très à propos. Il y a eu de gros chamboulements et cette édition est une renaissance. On se retrouve avec un format réinventé par l’équipe du TfT », affirme l’artiste Vincent Leblanc-Beaudoin.

Durant le processus de sélection et de création, il a porté plusieurs chapeaux pour voir au bon déroulement du projet. Les produits finaux qui pourront être visionnés en décembre sont en création depuis 2019-2020.

« Ce sont vraiment des thématiques que les jeunes ont voulu explorer durant la pandémie », mentionne le comédien à ses heures. Une sorte de guérison? Peut-être.

L’artiste suit les jeunes depuis le début. Il s’est retrouvé dans les écoles pour parler du projet, puis il a été membre du jury responsable du choix d’une dizaine de textes présentés au camp de sélection.

Finalement, il a été coach d’écriture et même comédien dans une capsule vidéo. « C’est vraiment un des plus beaux projets du TfT. J’ai eu un plaisir immense d’y travailler; encore une fois cette année, on a vu une bonne cuvée de textes », partage-t-il.

Les textes sont travaillés pour qu’ils aient une résonnance à l’écran aussi. « En écriture, je demande aux adolescents ce qu’ils veulent raconter. On regarde aussi la trajectoire des personnages », poursuit-il.

La réalisatrice Francesca Bárcenas aide ensuite à la scénarisation et à l’adaptation cinématographique de l’œuvre. Pierre Simpson, parrain des Zinspiré.e.s, participe aussi activement au processus créatif. Le résultat prend forme avec cinq courts-métrages ou capsules vidéo d’environ 10 minutes chacune pour une écoute en ligne.

Womenirus, court-métrage dans lequel joue Vincent Leblanc-Beaudoin, est l’œuvre de Banka Konaté. C’est l’histoire de la création d’un virus qui rendrait les femmes dociles, calmes et sans pouvoir… comment arrêter à tout prix ces scientifiques misogynes?

« C’est simple, mais tordu, drôle, mais aussi très sombre », raconte M. Leblanc-Beaudoin. Pour l’instant, ce sont de comédiens professionnels qui interprètent les rôles, mais la discussion est ouverte pour voir si les jeunes pourraient prendre part non seulement au processus d’écriture, mais au côté pratique. « Peut-être que c’est de voir l’intérêt pour la régie ou même d’être sur scène avec des comédiens professionnels », propose l’artiste.

Il aime bien voir le cheminement et le gain de confiance que vivent les jeunes lors du processus. « Au début du stage d’écriture, il y a une fébrilité et une timidité. Puis, peu à peu, les jeunes prennent leur texte en main et s’épanouissent. C’est vraiment un projet qui leur permet une prise de parole sans censure », affirme-t-il.

Les jeunes s’aventurent vers des thématiques humoristiques et sincères aussi bien que troublantes et éprouvantes pour parler de ce qu’ils veulent changer du monde et de ce qu’ils en aiment. « C’est un exercice important de célébrer et se questionner sur ce qui nous entoure », conclut l’artiste.

Les courts-métrages (payants) sont disponibles sur le site du TfT ce mois-ci.

PHOTO (courtoisie du TFT) – Vincent Leblanc-Beaudoin

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