Des textiles, du pop, de la culture, voilà les ingrédients clés de l’exposition de la commissaire Sophie Leblac, POP FOLK : T3XT1L3S, ouverte au public au musée Campbell House jusqu’au dimanche 9 août.
L’omniprésence du textile et l’art populaire, c’est le thème trouvé par la commissaire et élève du LABO, Sophie Leblanc, et sur lequel les artistes Danielle Gignac, Greta Grip, Mariana Lafrance et Judith Martin se sont accordées. « Les textiles occupent beaucoup de place dans nos vies. Il s’agit de nos vêtements, costumes, des textiles domestiques qui décorent, des textiles industriels qui protègent en nous donnant un abri et qui nous permettent de se déplacer ou même de nous identifier », précise Sophie Leblanc.
Cinq artistes ont exprimé leur approche au textile, de la laine au coton et à d’autres matériaux synthétiques, et ce qu’il représente pour eux.
C’est Danielle Gignac qui ouvre le bal de l’exposition avec son œuvre Walking Home qui prend la forme d’un tipi à la structure en bois, recouvert de bas usés et recyclés pour recouvrir la surface de la tente. Cette œuvre suggère l’aspect architectural des textiles qui offrent un abri ainsi que les espaces où l’on se défait des matériaux.
Pour l’artiste Judy Martin, les textiles prennent une dimension rassurante. Son installation Feel Better explore l’enveloppage et ses effets par rapport aux guérisons et aux relations familiales. Ainsi elle fait un parallèle avec les enfants que l’on enveloppe chaudement dans une couverture ou encore les blessures que l’on soigne à l’aide de cotons.
En levant les yeux au milieu de la salle, le visiteur tombe sur la tapisserie de Mariana Lafrance, une courtepointe à patron optique qui rassemble des tissus recyclés et teints à partir de plantes, l’amenant ainsi à se questionner sur le travail qu’engage la fabrication du tissu.
Enfin, une œuvre surprenante et très moderne : celle de Greta Grip qui présente des codes QR tricotés, qui correspondent chacun à des vidéos sur lesquels figurent les différentes étapes de la laine : de la tonte des moutons jusqu’au tricotage. Dot, Sammy, April, Sara from Forestrow Farm rappelle les noms des quatre moutons qui ont contribué à la mise en place de cette œuvre qui rapproche la technologie numérique du textile.
La commissaire a d’ailleurs elle-même participé artistiquement à cette exposition en exposant une grande fresque couverte de messages en lien avec le textile. Le clin d’œil pop art et sérigraphique, c’est bien sûr la répartition de ces messages de couleurs différentes sur lesquels figurent de courtes phrases en français et en anglais avec les photos des personnes citées. « J’ai été inspirée par le pop art d’Andy Warhol, mais aussi l’art populaire folklorique que l’on retrouve dans les traditions textiles », a indiqué Sophie Leblanc.
POP FOLK T3XT1L3S, un thème qu’elle avait d’abord proposé à la Galerie du Nouvel Ontario à Sudbury, où elle a déjà exposé. Sophie Leblanc a d’abord lancé un appel aux artistes sur ce thème. Suite aux différentes propositions reçues, la Galerie du Nouvel Ontario l’a mise en contact avec le Labo pour qu’elle y suive le programme de mentorat proposé par l’organisation, ce qui lui a permis d’apprendre ce qu’était le commissariat avec son mentor Thom Sokolovski.
À l’angle de la rue Queen et de la rue University, c’est dans un lieu historique que l’exposition a lieu, dans la Maison Campbell qui porte une ambiance authentique: « C’est intéressant d’exposer dans cette maison historique, cela va très bien avec le thème de l’exposition qui mélange la tradition et les nouvelles technologies », a conclu Sophie Leblanc.
Photo: Walking Home de Danielle Gignac