Le Métropolitain

Les progressistes-conservateurs détaillent leur plan… en anglais seulement

TORONTO – Sans tambour ni trompette, le Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario, a refait son site internet au cours de la nuit afin d’y détailler son «plan pour les gens».  Le plan est disponible uniquement en anglais.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Depuis plusieurs jours, le chef du Parti PC, Doug Ford, était critiqué de toutes parts par les libéraux et les néo-démocrates sur son absence de programme électoral.

« Les gens ont commencé à voter, où est votre programme électoral? », lui avait demandé la chef du NPD, Andrea Horwath, lors du débat dimanche.

En début de semaine, M. Ford avait laissé entendre qu’un programme chiffré serait dévoilé d’ici l’élection, mais sans donner plus de détails sur cette promesse. Il avait insisté que sous un gouvernement du Parti PC, « personne ne perdrait son emploi dans la fonction publique sous un gouvernement conservateur ».

Questionnée à savoir si un autre programme sera présenté d’ici le 7 juin, avec des explications sur les méthodes pour payer les promesses électorales, une porte-parole pour la campagne de Doug Ford a laissé entendre qu’il n’y aurait pas d’autre annonce.

« Nous avons dit que nous ferions des annonces chaque jour et tout ce que nous avons fait est une compilation de nos annonces. » – Une porte-parole pour la campagne Ford

Cette même porte-parole a ajouté qu’en réunissant le plan au seul et même endroit, les Ontariens ont le choix entre « des dépenses modestes et responsables sous un gouvernement progressiste-conservateur ou un désastre économique amené par des candidats radicaux d’un Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario ».

Le plan, tout comme le site web, n’est disponible qu’en anglais. La porte-parole a indiqué que le parti planifiait de publier une version française, mais elle n’a fourni aucun détail sur un possible échéancier.

Le mois dernier, la disparition de la version française du site web avait soulevé un tollé dans la communauté et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) avait ouvertement critiqué le parti de M. Ford.

Plus d’argent dans les poches

Fidèle à son message depuis le début de cette élection, le Parti PC de Doug Ford s’est engagé à éliminer la taxe du carbone (ce qui réduirait le prix du carburant à la pompe de 10 cents le litre), à réduire les factures d’électricité de 12 % et à investir près de 3,8 milliards de dollars dans le domaine de la santé mentale.

Le parti de M. Ford s’est aussi engagé à mettre un moratoire sur les contrats avec les fournisseurs d’énergie, responsable en partie des factures élevées de l’électricité en Ontario.

Ce plan du Parti contient également des promesses sur l’environnement. Le Parti PC souhaite embaucher plus d’agents de conservation de la faune et mettre en place un fond dédié aux nouvelles technologies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Bien que quelques mesures soient énumérées, peu sont chiffrées. On note qu’un fond pour un Ontario plus propre sera créé au coût de 500 millions $ sur 4 ans.

Pour faire des économies, M. Ford s’engage à mettre fin à ce qu’il qualifie de « cadeau » pour les grandes entreprises, ce qui permettra de remettre 270 millions $ par année dans les caisses de l’État.

M. Ford a aussi confirmé que les réductions d’impôts, cette fois pour les petites et moyennes entreprises, qui devraient coûter un peu plus de 1,3 milliard $ par année aux contribuables, seraient mises en pratique dans la seconde année de son mandat.

Quelques mesures en vrac

Possible de trouver des économies à grande échelle?

À la question du financement des promesses, M. Ford a laissé entendre que des économies à grande échelle pouvaient être trouvées au sein même de l’administration publique. M. Ford s’est engagé à réduire 4 % des dépenses dans la fonction publique. Pour y arriver, il s’engage à embaucher un vérificateur comptable externe, au coût d’un million de dollars. Sur son site internet, il n’a pas indiqué où ses économies seraient trouvées.

Selon l’économiste indépendant, Donald Rumball, il n’est pas impossible de trouver des économies à grande échelle, mais cela nécessite une restructuration majeure de l’appareil gouvernemental.

« Ce n’est pas une tâche que l’on peut faire en six mois ou un an, ça peut prendre plusieurs années », explique-t-il en entrevue à #ONfr.

Donald Rumball doute également que des économies peuvent être trouvées rapidement sans perte d’emploi.

 

Photo : une capture d’écran du site internet du Parti PC. Crédit image : Capture d’écran

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