Le Métropolitain

Les Productions Nemesis présente The Letter / La lettre au festival théâtral Fringe de Toronto

Qu’advient-il si vous décidez alors de rencontrer un ancien prisonnier avec qui vous avez correspondu par lettre? Peut-on vraiment écrire au Père Noël pour lui demander tout à la fois des « Gummy Bears » et la paix dans le monde? « Dear Abby » est-elle en mesure de vous conseiller pour savoir si vous êtes en droit d’exiger que votre petit ami partage les coûts de la pilule? Les « gars cheaps » sont-ils en réalité cools?

Voilà des questions auxquelles furent confrontées les trois actrices des Productions Nemesis lors de leur spectacle d’improvisation The Letter / La lettre au festival théâtral Fringe à Toronto. Installées sous une petite tente dans le parc de stationnement à l’arrière du magasin Honest Ed’s, Barbara-Audrey Bergeron, Catherine Berthiaume et Audrey Ferron improvisèrent en réponse à des lettres, toutes aussi inattendues que cocasses, que les spectateurs leur remettaient. Les musiciens Alex Normand et Frédéric D’Amico les accompagnaient tout à tour durant les 10 représentations données entre les 3 et 14 juillet. Le 25e festival Fringe présentait cette année 150 représentations s’étalant sur les deux premières semaines de juillet. Mis en scène par Sonia D’Amico, The Letter / La lettre était le seul spectacle bilingue présenté cette année.

« Nous voulions trouver une façon d’impliquer directement le public dans nos improvisations », explique A.M. Matte, auteure et productrice du spectacle. D’où lui vint cette idée de demander aux spectateurs d’adresser des lettres en français ou en anglais aux trois actrices. Celles-ci ne disposaient d’aucun temps de préparation et devaient donc composer de façon totalement impromptue.

Déjà aguerries à l’art de l’improvisation par leur participation au sein du groupe théâtral Les Improbables, les trois comédiennes se tirèrent de situations véritablement imprévisibles avec brio. Jouer dans un parc de stationnement peut parfois poser des défis bien particuliers. Impossible en effet de prévoir qu’un musicien de rue puisse s’installer à seulement quelques pas de la tente. Habituées à improviser en français, elles durent donc s’entraîner à parler en anglais entre elles pendant une heure avant chaque spectacle. Les morceaux d’improvisation furent entrecoupés de temps à autre par des pièces préparées à l’avance.

La troupe était prête à faire face à toutes sortes de situations, à tout sauf les aléas de la météo. Alors qu’elles entamaient les toutes dernières tirades des Fourberies de Molière ou le Molière imaginaire, une pièce écrite par A.M. Matte dans laquelle trois épistolières lisent les lettres cocasses de leur amant, un orage inouï vint s’abattre sur Toronto. Spectateurs et actrices se réfugièrent alors rapidement sous la petite tente. Comme quoi il faut décidément savoir parer à tout quand on participe au festival Fringe!

Photo : De gauche à droite : Audrey Ferron, Catherine Berthiaume et Barbara-Audrey Bergeron

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