Le Métropolitain

Les francophones de York souhaitent avoir leur église

Le projet est en cours depuis un bon moment et les intervenants impliqués dans le dossier ont bon espoir de le voir prendre forme au cours des prochaines années. C’est qu’il ne faut pas moins d’effort ni de temps pour fonder une paroisse et bâtir une église et c’est exactement à cela que se sont attelés des francophones de la région de York.

La mission Saint-Frère-André existe depuis une dizaine d’années mais, comme l’indique son nom, elle n’est pas pleinement indépendante et relève plutôt de la paroisse Saint-Louis-de-France (North York). Qui plus est, les catholiques de langue française desservis par cette mission et le prêtre qui lui est attaché, le père Jean Al Alam, ne disposent pas de leur propre lieu de culte et doivent assister à la messe dans la cafétéria de l’école Renaissance à Aurora. Les fidèles sont reconnaissants au Conseil scolaire catholique MonAvenir de leur faire une place mais aimeraient bien avoir une église en bonne et due forme.

Cela n’est pas sans raison. « Au cours des dix dernières années, le nombre de francophones a augmenté dans la région de York, explique Alain Beaudoin, membre du conseil de la mission Saint-Frère-André. Il y a aussi de plus en plus d’écoles nourricières : ça implique qu’il y a de plus en plus de monde qui viennent à la messe. » M. Beaudoin estime qu’environ 175 personnes assistent à la messe sur une base régulière et que le nombre de ceux qui prennent part aux sacrements en des occasions spéciales monte parfois jusqu’à 400. L’idée de se doter d’une église s’est donc imposée au fil du temps, d’autant plus que d’avoir un lieu de rassemblement qui leur soit propre donnerait aux catholiques francophones de la région un plus grand sentiment d’appartenance.

Alain Beaudoin admet qu’il s’agit d’un projet ambitieux mais qui sera adapté au contexte actuel, d’autant plus que sa mise en place se fait avec soin et prudence. M. Beaudoin est le porte-parole du comité « Bâtissons ensemble », formé il y a environ deux ans et demi et qui, sans avoir de pouvoir décisionnel, n’en est pas moins la cheville ouvrière dans le dossier.

Bien du chemin a été fait depuis que le projet a été mis en branle. Ainsi, le conseil scolaire MonAvenir a accepté de fournir un emplacement à cette future église qui se trouvera sur le grand terrain de l’école Renaissance. Le ministère de l’Éducation n’a pas formulé d’objection. L’archidiocèse de Toronto a également donné le feu vert à cette initiative. Il reste cependant plusieurs détails techniques à prendre en considération avant de connaître le lieu exact et définitif sur le terrain. Les réponses à ces questions devraient cependant être disponibles dans quelques mois.

Avec ces informations en main, le comité « Bâtissons ensemble » pourra continuer à aller de l’avant. D’abord en se donnant une meilleure idée de ce à quoi ressemblera l’église, dont M. Beaudoin dit qu’elle devrait probablement faire 5000 pieds carrés et comprendre une salle paroissiale au sous-sol, et ensuite en faisant des démarches auprès d’éventuels donateurs. Le tout ne se fera pas sans une étude de capacités financières préparée par un consultant. Pour l’instant, le coût du projet est estimé à 3,5 millions $.

La nouvelle église ne sera pas bâtie tant que la communauté catholique francophone de York n’aura pas les reins assez solides en termes d’intérêt et de levier financier. Heureusement, il semble que ce soit déjà largement le cas. En effet, en décembre dernier, une consultation préparée par le comité dont M. Beaudoin est le porte-parole a révélé que les fidèles de la région étaient prêts à assumer cette responsabilité. « Ce qu’on a voulu faire, qui était très important, c’est d’engager la communauté dans ce processus », explique Alain Beaudoin. Les catholiques francophones, manifestement, se sont montrés réceptifs.

Si tout va bien, la nouvelle église pourrait ouvrir ses portes dès 2022. Néanmoins, bien du travail reste encore à faire pour que ce rêve devienne réalité.

 

PHOTO: À l’heure actuelle, les messes sont dites dans la cafétéria de l’école Renaissance. (photo : archives Le Métropolitain)

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