Le Métropolitain

Les Franco-Ontariens se serrent les coudes à l’ère de la COVID-19

Le 25 septembre – une date qui se démarque au calendrier de la francophonie ontarienne –, une distribution de bouteilles de désinfectant, masques, visières, etc., bref, l’arsenal désormais bien connu pour se prémunir du coronavirus, s’est déroulée dans le secteur de La Distillerie à Toronto.

La date n’avait pas été choisie au hasard puisque les francophones constituaient non seulement la clientèle-cible de cette distribution d’articles gratuits, mais se trouvaient également aux commandes de l’organisation de l’événement.

En effet, c’est un partenariat un peu surprenant entre le Club canadien de Toronto et la Société de développement communautaire Prescott-Russell (SDCPR) qui est à l’origine de cette initiative. Comment un organisme de la Ville Reine en est-il venu à s’associer avec un autre basé dans l’Est ontarien? La clé du mystère est pourtant bien simple : la SDCPR est une agence fédérale qui, en dépit de son nom, a également certaines responsabilités à remplir dans tout le sud de la province.

La SDCPR dispose même à Toronto d’une coordonnatrice de projets, Lilia Khodja. « Nous avons choisi le Club canadien parce que nous avons des missions qui se rejoignent, explique-t-elle, à savoir favoriser le développement économique de la communauté francophone. » Mme Khodja précise à ce propos que la SDCPR avait tâché de se procurer, autant que possible, les articles à distribuer auprès de fournisseurs de langue française.

D’ailleurs, parmi ce qui a été remis aux francophones venus s’approvisionner, se trouvaient des affiches – en français! – relatives aux instructions à suivre en matière de consignes sanitaires. Ce type d’écriteaux typiques de ce que l’on voit à la porte de maints commerces ne se trouvaient pas là sans raison puisque plusieurs secteurs d’activités étaient représentés par le biais des travailleurs et entrepreneurs venus faire un tour : garderie, salon de coiffure, épicerie, etc. Ils ont ainsi eu l’occasion de mettre la main sur des produits qui, à n’en pas douter, disparaîtront bien vite des rayons des grandes surfaces au cours du mois d’octobre.

Le Club canadien et la SDCPR avaient publicisé cet événement par l’entremise de leurs réseaux sociaux, infolettres et listes de contacts. Afin de respecter la distanciation sociale, la distribution a eu lieu dans un grand stationnement et s’est déroulée sous la forme d’un service au volant.

Malgré cette approche, la chaleur humaine n’en était pas moins présente. « On était ému par les messages de ces personnes qui venaient », relate Lilia Khodja, surprise par cette effusion de gratitude. C’est peut-être, selon elle, parce que les entrepreneurs francophones passent souvent inaperçus et qu’ils ne sont pas restés indifférents face à cette attention à leur endroit.

« Ça nous a permis, en ce Jour des Franco-Ontariens, de rappeler la solidarité qu’il y a dans cette communauté », croit Mme Khodja qui trace un bilan très positif de cette expérience inédite.

PHOTO – C’est en se montrant des plus prudents que les équipements de protection individuelle ont été donnés.

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