Le Métropolitain

Les Français commémorent le 105e anniversaire de la Bataille de Vimy

Une cérémonie des plus émotives a eu lieu le 10 avril devant le cénotaphe de l’ancien Hôtel de ville de Toronto pour commémorer le 105e anniversaire de la Bataille de Vimy. Organisée par Gérard Poupée du Comité Vimy-TO 2022, l’événement « exprimait la reconnaissance des Canadiens et celle du peuple de France, à tout jamais, à tous ceux qui sont venus combattre sur les terres de France et d’Europe pour défendre nos libertés », explique-t-il.

En début de cérémonie, l’Ensemble à vents de la Toronto French School, accompagné par l’Orchestre du 7e Régiment royal de l’artillerie canadienne a interprété les airs de En avant : la voix des canons, Ave Maria et Nimrod. M. Poupée a alors mis la table à des interventions tout aussi solennelles qu’inspirantes.

« En ces temps difficiles avec les guerres en Europe et dans le monde, notre respect et gratitude pour les combattants et leur sacrifice prennent encore davantage de signification, le souvenir est lié au combat pour la paix afin que l’éducation, la conscience morale et l’engagement citoyen nous permettent de réussir dans l’avenir, le plus proche possible, à vivre la paix », a déclaré le maître de cérémonie.

Par la suite, le discours du Consul général de France, Tudor Alexis a percé les cœurs et l’imaginaire de la foule rassemblée devant le cénotaphe tant ses paroles étaient justes et donnaient un sens à la Bataille de Vimy. « Vimy, c’est au nord d’Arras, un escarpement de neuf kilomètres de long où s’est déroulée du 9 au 12 avril 1917 une bataille devenue mythique avec le temps. C’est l’endroit où les forces anglo-canadiennes ont fait céder les positions allemandes. Sur 30 000 hommes, plus de 10 600 Canadiens ont été tués ou blessés pendant l’assaut qui n’a duré même pas 100 heures. Un chiffre terrible! C’est une bataille où par le sacrifice de ces jeunes gens que le Canada est devenu un signataire indépendant du traité de Versailles. Vimy, c’est cet événement où loin de se replier sur un égoïsme prudent en laissant l’Europe se déchirer et s’entretuer, le Canada avait décidé qu’il allait entreprendre avec courage et lucidité la défense universelle de la liberté. »

Il a ensuite cité les noms de soldats qui ont fait le sacrifice ultime lors de ce conflit et rappelé que « Vimy est vivant à travers la liberté et la démocratie. Vimy n’est pas mort. Vimy a 105 ans et Vimy vit! Mais à chaque fois que nous cédons à la barbarie, Vimy meurt. À chaque reculade de notre part face à l’intolérance, Vimy meurt. À chaque victoire de ceux qui veulent dominer par la peur, par la division, par la force, par l’oppression, par l’intimidation, Vimy meurt… et je ne parle pas de l’attaque odieuse de la gare de Kramatorsk (en Ukraine), dans le Donbass. Vimy meurt à chaque fois que nous sommes complaisants avec ceux qui répandent la désinformation. »

Son intervention a été suivi des hymnes nationaux français et canadien, puis de quelques représentants d’organismes français participants tels que le Lycée Français de Toronto et la Toronto French School. Ces derniers ont déposé des gerbes de fleurs devant le Cénotaphe. L’orchestre accompagné d’une cornemuse a pris la relève pour l’interprétation de Abide With Me et Flowers of the Forest avant de voir les porteurs incliner les drapeaux de la France, du Canada et de l’Europe.

ne minute de silence a été suivie du poème Au champ d’honneur récité par des élèves de Toronto French School et du Lycée Français de Toronto. L’Hymne des fraternisés et un message d’espoir pour la paix ont clôturé cette commémoration touchante et combien pertinente en parallèle avec le conflit qui perdure en Ukraine.

(Photo: Le Consul général de France, Tudor Alexis s’adresse )

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