Le Métropolitain

Les « Floribécois » sont en vedette à l’exposition Snowbirds

Les Canadiens français sont partout, même là où on ne les soupçonne pas. Une présence intrigante à travers toute l’Amérique du Nord, formant souvent des communautés bien particulières, avec leurs propres codes et leur propre histoire. L’une de ces communautés a retenu l’attention de Mika Goodfriend, photographe montréalais, fasciné par ces mouvements de population francophone. Celle-ci se dénomme Breezy Hill RV Trailer Park et se situe au beau milieu de Pompano Beach en Floride. Ses membres? Des Québécois qui ont choisi de prendre leur retraite au soleil, tous liés entre eux par un mode de vie et une langue commune. Leur surnom? Les Snowbirds.

C’est sous ce nom que l’exposition a vu le jour au Collège Boréal, le 23 avril. Un vernissage qui a rassemblé 30 personnes environ, visiblement conquises par la qualité visuelle des œuvres photographiques présentées. Des scènes de vie, des intérieurs de caravanes, des jardinets, des animaux de compagnie, tout l’arsenal du quotidien se dévoile devant les intéressés. 

M. Goodfriend, qui présente là sa première exposition solo, détaille sa démarche : « C’est un projet personnel, je ne cherche pas à identifier la vie des Québécois francophones, mais plutôt la différence entre eux et les Snowbirds. » Originaire du quartier anglophone de Westmount à Montréal, il admet avoir toujours senti une différence entre lui et les résidents francophones, principalement en raison de l’accent. « Sur le plan personnel, c’est la première fois que je me sentais accepté avec les Snowbirds. », avoue-t-il. Il s’agit là d’une certaine forme d’anthropologie, selon lui : « C’est intéressant de voir ces couples qui sont ensemble depuis 30-40 ans, dit ce fils de parents divorcés. Ce sont des gens qui ont le même rêve et qui se retrouvent au même endroit ». 

Ayant déjà eu dans son enfance un épisode presque semblable, au condo de ses grands-parents à Hollywood en Floride, il voyait alors que les Québécois étaient présents, mais il ne les connaissait pas. Une curiosité qu’il fut amené à satisfaire lorsqu’un ami DJ qui animait des soirées l’invite à venir faire un tour à Breezy Hill. « Quelque chose m’attirait visuellement, admet-il. J’aime les détails, que tout soit propre et, de voir cette qualité, c’était comme voir mon reflet. » Un perfectionnisme de personnes aisées, car un nombre important de membres de la communauté sont millionnaires. « Quand on a de l’argent, on peut acheter du superflu et on n’a pas de mauvaise surprise », explique-t-il.

Diplômé en arts visuels avec spécialisation en photographie de l’Université Concordia, Mika Goodfriend devient d’abord monteur dans le domaine du cinéma, avant de se concentrer sur les clichés : « J’ai voulu me concentrer sur l’image fixe pour trouver ma voie artistique avant de revenir aux films ».

Pour cette première exposition dans le cadre du festival Scotiabank Contact Photography, où il est en tête d’affiche, le succès est vraisemblablement au rendez-vous. « C’est un succès pour moi d’être une partie de Contact, s’exclame-t-il en souriant. J’ai toujours eu cette idée en tête. » 

Après ses expositions à Québec et Montréal ainsi que ses multiples récompenses à différents évènements artistiques, M. Goodfriend présentera ses réalisations à l’installation photographique The Fence de Boston. 

L’exposition Snowbirds se poursuit jusqu’au 24 mai au Collège Boréal, situé au 1 rue Yonge. Les heures d’ouverture sont de 12 h à 18 h, du mercredi au samedi.

Photo : Le photographe montréalais Mika Goodfriend et deux de ses oeuvres.

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