Le Métropolitain

Les films en français au Festival du film de l’Union européenne

 

Pour sa troisième édition, le Festival du film de l’Union européenne (UE), organisé par les services culturels des pays membres de l’UE, aura lieu à Toronto, au cinéma Royal. Mythique cinéma situé au cœur du plus européen des quartiers de la Ville reine, celui de la Petite Italie. Et surtout, toujours gratuit.

Trente films sont présentés, du 14 au 27 novembre, issus de 27 pays. Le Danemark, le Royaume-Uni et Malte présentent deux films chacun. Les autres pays de l’Union en présentent un seul.

Parmi ces 30 films, deux films en français, issus des deux pays francophones de l’UE, la Belgique et la France. Au cul du Loup pour la Belgique, le 26 novembre, et Adieu Berthe, ou l’enterrement de mémé pour la France, le 23 novembre. Au cul du Loup est un film magnifique. Réalisé par Pierre Duculot, avec la superbe actrice belge, Christelle Cornil, jusqu’ici cantonnée aux seconds rôles (Soeur sourire) ou aux courts métrages (elle est brillante dans les films de Xavier Diskeuve), elle se voit offrir un grand et beau personnage en la personne de Christina, bientôt 30 ans, qui vit dans la région de Charleroi en Belgique, avec Marco, son petit ami.

À la mort de sa grand-mère, elle hérite d’une maison en Corse. Dans son entourage, personne ne semble savoir pourquoi la vieille dame possédait cette maison. Sa famille presse Christina de vendre son bien. Mais elle s’y refuse. Elle veut comprendre pourquoi sa grand-mère lui a laissé cet étrange legs. Elle voit aussi en cet héritage une occasion unique de remettre en question sa vie monotone. Sur un coup de tête, elle part seule à la découverte de sa maison. Ce voyage va bousculer son existence et celle de ses proches.

Deux régions sont mises en avant, dans ce film. La région de Charlevoix, en Belgique, et la Corse. L’île de Beauté, d’un côté, et la région considérée comme la plus laide d’Europe occidentale, de l’autre. Le soleil, la mer et les montagnes, contre « le ciel si bas, qu’il fait l’humilité » du plat pays belge. Pourtant, Pierre Duculot ne cogne pas dans les clichés. La Wallonie est certes grise, mais chaleureuse. Et si la Corse est magnifique, elle n’en est pas moins solitaire, à l’image de ce village dépeuplé de sa jeunesse, qui vieillit dans l’immobilisme. Mais l’histoire n’est pas là. L’histoire, c’est celle de l’accomplissement d’une femme par le truchement d’une maison, perdue au cul du loup, c’est-à-dire, loin de tout.

Adieu Berthe, ou l’enterrement de mémé est un film de Bruno Podalydès, frère de Denis, qu’il fait d’ailleurs jouer au côtés de Valérie Lemercier. Un film salué par la critique française. À la fois drôle et touchant, il raconte l’enterrement de mémé, Berthe, que son petit-fils pharmacien dans la ville banlieusarde et coquette de Chatou avait un peu oubliée.

Mais l’Europe est diverse de ses nombreuses langues et ce genre de festivals permet de voir des films en suédois, en danois, en letton, en tchèque ou encore en roumain. Un festival qui rappelle, s’il en était besoin, l’incroyable richesse de la diversité européenne.

Photo : Adieu Berthe, ou l’enterrement de mémé (2012).

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