Le commissariat aux services en français de M. Boileau a un mandat provincial, celui de s’assurer que la Loi sur les services en français est appliquée en Ontario, tandis que le commissariat aux langues officielles de M. Fraser a un mandat fédéral, celui de s’assurer que les langues officielles sont respectées selon la constitution canadienne.
Il arrive donc souvent que leurs compétences se chevauchent ou que le public confonde les deux institutions. Dans ce cas et jusqu’ici, les bureaux des deux commissaires collaboraient, aidés en cela par l’excellente nature des relations qui unissent les deux hommes. Ceux-ci ont travaillé ensemble par le passé.
Comme l’a rappelé M. Boileau en entrevue, il s’est beaucoup appuyé sur le bibliothécaire du Commissariat aux langues officielles, au début de son mandat. « Il a été d’une aide exceptionnelle », confie-t-il. François Boileau le connaissait bien. Avec la signature de ce protocole, « nos canaux de communication sont officialisés ».
« Ce protocole officialise une relation amicale privilégiée entre les commissaires qui ne sont jamais propriétaires de leurs postes », continue M. Boileau. En effet, si les commissaires actuels s’entendent bien, rien ne garantit que les relations seront aussi cordiales avec leurs successeurs. « Avec cet accord, nous dépersonnalisons nos postes », résume François Boileau.
Graham Fraser est absolument de son avis : « François a travaillé chez nous, il connaît bien la boîte. » Si bien qu’il devenait « difficile de différencier les visites de courtoisie et les visites officielles ».
Quant au protocole en question, c’est « un répertoire de ce que l’on fait déjà », d’après M. Fraser. « Mais il peut être bien plus », d’après M. Boileau, qui évoque Fort Henry, à Kingston. Un site historique et militaire à mandat fédéral, mais géré par la province. Le nouveau protocole clarifiera les requêtes des soldats et de leurs familles à leurs droits linguistiques.
Ce type de protocole, signé entre deux ombudsmans est une première au Canada. Il pourrait être un précédent, notamment pour Michel Carrier, commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, et dont les services collaborent intensivement avec ceux de MM. Boileau et Fraser. Une affaire à suivre.