Le Métropolitain

Les Canadiens iront aux urnes le 20 septembre

Lina Dib

En déclenchant la campagne électorale fédérale, Justin Trudeau a offert l’argument de la pandémie pour justifier son geste.

« On vit un moment historique et vous avez votre mot à dire », a déclaré le chef libéral, dimanche matin.

« Que ce soit pour continuer nos efforts de vaccination ou pour le soutien offert aux gens jusqu’à la fin de cette crise, tous les Canadiens doivent choisir comment on va terminer notre lutte contre la COVID-19, et comment on va rebâtir en mieux », a poursuivi M. Trudeau à sa sortie de Rideau Hall.

Il a donné l’exemple de la décision de son gouvernement d’imposer la vaccination à tous les fonctionnaires fédéraux et à toute personne qui prend un train ou un avion au pays.

« Ce n’est pas tout le monde qui est d’accord, a-t-il fait remarquer. Et ce ne sont pas tous les partis politiques qui sont d’accord. Alors les Canadiens devraient pouvoir exprimer leur point de vue. »

Les partis d’opposition lui reprochaient déjà de déclencher des élections alors que le pays est entré dans la quatrième vague de la pandémie de COVID-19. Selon eux, M. Trudeau juge, par calcul politique, que le moment est bien choisi pour lui assurer la majorité qui lui a échappé en 2019.

Lorsqu’il a pris la parole, dans un studio installé par son parti à Ottawa à cause de la situation pandémique, le chef conservateur Erin O’Toole en a remis.

« Il ne faut pas mettre en péril tous nos efforts pour des jeux et des gains politiques », a-t-il plaidé après avoir rappelé les sacrifices faits par les Canadiens pour lutter contre la pandémie.

Le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet a offert la même critique lors d’un point de presse convoqué à la place Jean-Paul-Riopelle, au centre-ville de Montréal.

« Ce n’est pas une élection sur la sortie de pandémie », a jugé M. Blanchet qui estime « très irresponsable » la décision de M. Trudeau.

« C’est une élection sur un premier ministre qui refuse le mandat des électeurs confié en 2019 (…) un premier ministre qui veut une majorité alors que les Québécois ont laissé comprendre assez clairement qu’ils ne veulent pas d’une majorité libérale à la Chambre des communes », a martelé le chef bloquiste.

Également de passage à Montréal, le chef du Nouveau parti démocratique (NPD) a reproché à Justin Trudeau son « égoïsme », l’accusant de vouloir une majorité pour distribuer moins d’aide aux Canadiens. Selon Jagmeet Singh, c’est le NPD qui force la main aux libéraux minoritaires pour que le gouvernement soit plus généreux.

À Toronto, la leader du Parti vert a, elle aussi, dressé une liste de raisons pour ne pas tenir une élection, allant des feux en Colombie-Britannique à la quatrième vague de la pandémie.

« La santé publique a perdu au profit de l’ambition politique », a lancé Annamie Paul.

Premier jour de campagne

M. Blanchet et M. Singh participaient à la marche montréalaise de la fierté, en après-midi. M. O’Toole, lui, avait annoncé pour la fin de la journée de dimanche, « une assemblée publique virtuelle, par téléphone au Québec » à partir de son studio. M. Trudeau a également mis à son horaire une assemblée « virtuelle » avec certains de ses candidats.

La campagne sera courte: la durée minimale de cinq semaines pour un scrutin le 20 septembre.

On assistera à deux débats organisés par la Commission des débats des chefs. Le 8 septembre, ce sera en français et le 9 septembre en anglais.

D’autres débats pourraient aussi être tenus. Reste à voir quels chefs y seront invités et lesquels accepteront d’éventuelles invitations.

M. Trudeau a besoin de gagner le vote dans au moins 170 circonscriptions pour obtenir un gouvernement majoritaire.

En ce moment, ils sont 155 libéraux à la Chambre, 119 conservateurs, 32 bloquistes, 24 néo-démocrates, 2 verts et 5 indépendants. Un siège est vacant.

Selon les sondages, ni les conservateurs d’Erin O’Toole, ni les néo-démocrates de Jagmeet Singh n’ont assez d’appuis auprès des électeurs pour former un gouvernement.

Exit mobile version