Jean-François Gérard

L’Alliance française ouvre sa saison culturelle. Sa première exposition, Bulles, est à découvrir jusqu’au 23 octobre. Il s’agit du travail de membres du Labo, le seul centre autogéré pour artistes francophones de Toronto, dans le domaine des arts médiatiques.

Bulles est le prolongement physique d’une mini web série où 11 artistes du Labo s’ouvrent sur leur « bulle artistique ».

À l’Alliance française, ces clips d’une à deux minutes sont diffusés dans une petite salle. Ils permettent de se familiariser, en français, dans le processus d’imagination des créateurs. Et surtout, le spectateur est invité à découvrir une poignée d’œuvres des 11 protagonistes. Elles sont parfois âgées de quelques années ou viennent d’être produites cet été.

La salle principale porte sur l’abstraction et la contemplation de la nature, tel un étirement de la réalité, et la galerie met à l’honneur l’art engagé, par exemple sur le féminisme, le sort d’un migrant, la vieillesse. Ces œuvres invitent à l’interaction avec le public.

« Notre mandat porte sur l’expérimentation dans les arts médiatiques, que ce soit sonores, vidéos ou analogiques par exemple et il y a aussi des artistes qui sont avec nous depuis longtemps qui ont des pratiques plus traditionnelles comme la peinture ou l’art textile », décrit Dyana Ouvrard, directrice générale et artistique du Labo

Éclectique par ses artistes, ses méthodes, sa temporalité, l’exposition permet de « naviguer dans l’art » dixit Dyana Ouvrard et d’avoir un aperçu de la multitude de pratiques du côté du Labo.

« Nous voulons promouvoir les artistes francophones », rappelle Pierre Emmanuel Jacob, directeur de l’Alliance française de Toronto. Après avoir exposé Caroline Reis, membre du Labo et participante de Bulles, pour ouvrir la précédente saison, ce partenariat formait une suite logique. Il s’agit de la première collaboration entre les deux institutions.

« Je pense que le public de l’Alliance française nous connaît », estime Dyana Ouvrard. Il fut un temps où le Labo avait son adresse dans les sous-sols de l’institution avant de déménager sur la rue Richmond. Cependant, Dyana Ouvrard constate qu’au vernissage « il n’y a pas les mêmes visages qu’à nos événements ». Parmi les nouvelles têtes, celle du consul de France, Bertrand Pous, arrivé en août.

Les artistes exposés : Katia Café-Fébrissy, Julie Lassonde, Martine Côté, Ama Ouattara, Saïda Ouchaou-Ozarowski, Lise Beaudry, Carolina Reis, Jacques Descoteaux, Samuel Choisy, Madi Piller et Jean-Christophe Foolchand

Photo 01: Dyana Ouvrard et Pierre Emmanuel Jacob