Le Métropolitain
Le 5 mars, l’Entité 3 a dévoilé les résultats du projet de partenariat communautaire pour « améliorer l’accès aux services de santé en français (SSF) ». La conférence de presse a eu lieu au Centre francophone du Grand Toronto (CFGT).
Lancée le 9 septembre 2023, cette initiative a marqué une étape significative dans les efforts de l’Entité 3 à renforcer l’offre de SSF dans la région du Grand Toronto. Pour mener à bien ce projet financé par Santé Ontario, l’Entité 3 a mandaté différents partenaires communautaires dont la FARFO, le Collège Boréal, l’ACFO Toronto et le Comité local en immigration francophone de Toronto pour informer, sensibiliser et former la communauté francophone à mieux comprendre et à exercer ses droits quant aux SSF.
Parmi les intervenants invités par l’Entité 3 pour commenter le processus et les résultats, il y avait Florence Ngenzebuhoro (directrice générale du CFGT), Patricia Sidhom (vice-présidente de l’Entité 3), et Luc Bonaventure Amoussou (vice-président de l’AFO).
Les objectifs du projet étaient d’aborder les disparités dans la demande et l’utilisation des SSF dans la région du Grand Toronto, comprendre les perspectives des francophones concernant la demande active, promouvoir l’utilisation des SSF, informer les francophones sur leurs droits d’obtenir ces services et les encourager à faire preuve de créativité pour exercer ces droits.
Pour la méthodologie, la clientèle ciblée était les francophones en général, avec une attention particulière pour les nouveaux immigrants et les aînés. Un questionnaire a donc été distribué dans divers réseaux et sessions de groupe de discussion pour recueillir des expériences, des perceptions et des sentiments face à l’offre active et la demande des SSF.
Au total, 252 personnes ont participé à cette collecte de données dont 52 % étaient des aînés, 24 % des francophones plus jeunes et 24 % des immigrants. Les réponses suggèrent que lorsque les services d’un professionnel de la santé sont requis, la majorité de la population francophone (60 %) et de la population immigrante (73 %) sont servis en anglais. Environ la moitié des aînés sont servis en français et, de façon générale, seulement 25 % des francophones sont effectivement servis dans la langue de leur choix.
Ce qui surprend dans cette étude, c’est que seulement 20 % de la population francophone en général ont demandé des services en français au moins une fois, comparativement à 60 % pour les immigrants et 70 % pour les aînés. Moins de 25 % des francophones et des immigrants connaissent les ressources disponibles en français, comparativement à 42 % chez les aînés.
L’étude permet de constater que les facteurs externes nuisant à l’utilisation des SSF sont les barrières linguistiques, la pénurie de professionnels francophones et le manque de sensibilisation aux droits aux services en français. Pour les immigrants francophones, leurs défis sont les sentiments de frustration et d’impuissance ainsi que le manque de connaissance au sujet de leurs droits à recevoir leurs SSF.
Six recommandations sont ressorties de cet exercice pour l’équité dans les SSF dont les quatre premières parlent de la mise en place de stratégies de mise en œuvre pour accroître la visibilité sur les plateformes numériques, pour faciliter la communication, et pour renforcer les ressources humaines et le soutien aux fournisseurs de services en français existants.
Les deux dernières recommandations traitent de campagnes de sensibilisation et d’engagement de la communauté francophone.
En conclusion, ce projet met en lumière la nécessité d’une approche collaborative pour surmonter les défis linguistiques dans les soins de santé, en soulignant l’importance de l’engagement des gouvernements, la participation active de la communauté francophone, et l’adaptation des fournisseurs de services aux besoins linguistiques des patients francophones.
Source : Entité 3
Photo : De gauche à droite : Jean-Claude N’Da (RIFCSO), Michel Tremblay (FARFO), Barbara Ceccarelli (CAH), Florence Ngenzebuhoro (CFGT), Luc Bonaventure Amoussou (AFO), Oureye Seck (Entité 4), Patricia Sidhom (Entité 3), Constant Ouapo (Entité 3) et Estelle Duchon (CFGT)