Le Métropolitain

L’énergie bleue de Louise Lecavalier

Au départ de la danse, il y a le mouvement. Et donc la lumière. La lumière, ici, est bleue, et elle laisse de grandes zones d’ombre noire. Le mouvement est à la fois électrique et serein. Et l’énergie que dégage Louise Lecavalier semble suffire à éclairer une ville moyenne pendant quelques heures. 

Louise Lecavalier viendra à Toronto, les 13, 14 et 15 juin prochains, pour offrir So blue au théâtre Fleck Dance, sa pièce la plus acclamée. Créée fin 2010, c’est la première œuvre que l’icône de la danse canadienne, qui a crevé la scène dès les années 1980 avec La La La Human Steps, revendique en tant que chorégraphe. « La pièce a évolué au fil des mois, mais il n’y a pas de changements énormes », dit-elle.

La pièce est constituée de deux parties. La première est un solo de Louise Lecavalier. Elle est ensuite rejointe par Fréderic Tavernini. Un jeune danseur qu’elle connaît depuis longtemps. « J’aime la façon dont il bouge, raconte-t-elle. C’est naturel de danser avec lui. On s’est retrouvés pour cette pièce-là, je suis très contente. Il est très calme, pas comme moi. C’est bien, quelqu’un de différent. »

Pourquoi cette fascination pour la couleur bleue? Est-ce le blues? Cette musique du vague à l’âme? « Pas du tout, ce n’est ni froid ni triste pour moi, poursuit l’artiste. Cela me fait penser aux pays du Moyen-Orient. À la Turquie… J’ai travaillé avec la musique de Mercan Dede, des rythmes orientaux… Le bleu est apparu à cet instant. Le bleu m’inspirait. » Lorsqu’il a fallu trouver le titre, la couleur était « une nourriture de plus ». Quelque chose « d’intense, plus complet que le noir. L’idée de contestation, d’intranquilité. Mais ce n’était pas quelque chose de contre, c’était aussi une proposition. » Car, pour la chorégraphe, « être contre ne suffit pas, il faut une ouverture ». 

Et pourquoi un titre en anglais? « L’anglais, peut-être parce que je le connais moins, me semble plus rond, plus terrien. J’adore la langue française, des gens trouvent des titres français très beaux, y compris des anglophones. Ça aurait pu être bleu. »

Photo : Louise Lecavalier et Fréderic Taverni

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