À moins de deux semaines de la première représentation, acteurs, costumiers et musiciens s’activent pour offrir au public du théâtre de premier choix. Il ne s’agit pas d’ailleurs de n’importe quelle pièce : Le Médecin malgré lui de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière, l’une des œuvres parmi les plus importantes de son répertoire.
Le metteur en scène et enseignant Luc Bernier est lui aussi en train de courir partout afin de s’assurer que les moindres détails sont réglés. « Nous avons commencé les répétitions il y a deux mois, dit-il. C’est épuisant, c’est très court, mais tout est planifié. Toutes ces étapes me passionnent mais c’est demandant. »
Son perfectionnisme semble effectivement être mis à rude épreuve cette année puisqu’il s’agit du 20e anniversaire du Théâtre Étienne-Brûlé, qui sonne également ses 20 ans de carrière dans le domaine de la comédie. « J’ai commencé en 1995, s’exclame-t-il avec une voix teintée de fierté et de nostalgie. Il n’y a pas mieux pour célébrer cet anniversaire que Le Médecin malgré lui et j’ai déjà monté la pièce il y a une dizaine d’années. Je la présente dans le cadre de mes salles de classe. Ça me donne plus de temps pour la travailler. » Dix élèves, dix personnages et 1 h 15 de spectacle pour ravir des spectateurs.
Cette année encore, l’ambiance sonore est confiée au département de musique de l’école mais la nouveauté est, cette fois, qu’il jouera également pendant le spectacle, tandis qu’auparavant ce n’était qu’au début et durant l’entracte. L’heure est à la recherche de l’harmonie musicale avec le rythme du spectacle sous la direction d’Anne-Marie Dubuc. Le secteur de l’art visuel s’occupe quant à lui du décor, sous l’œil attentif de l’enseignante responsable Julie Nadia Rancourt.
« Les costumes sont tous loués et ils sont classiques comme à l’époque, explique-t-il. La posture est classique également mais loufoque. » Piger dans ce registre est une sorte d’hommage à Mme Leblanc et à sa vision de la pièce Les Femmes savantes, de Molière également, à laquelle Luc Bernier avait eu la chance d’assister il y a 15 ans au Théâtre français. La personnalité du dramaturge est quelque chose sur laquelle il souhaite jouer pour explorer une autre dimension du théâtre classique et ainsi conquérir un public plus jeune, plus à même de rejeter ce type de divertissement jugé trop vieux. « Molière est quelqu’un de très vulgaire et de très osé », confirme M. Bernier.
Monter une pièce de ce calibre comporte sa part de défis : « Je veux tenter d’être à la hauteur de Molière, ajoute-t-il. On veut juste que le public soit là et permettre à tous ces jeunes de vivre un moment inoubliable. Je suis passionné et excité au max! »
Fier de ses 20 dernières années, il déclare qu’il faut être fou pour faire du théâtre : « Nous faisons tout cela pour la passion, on veut le meilleur pour nos jeunes. »
Dix représentations se succéderont du 27 avril au 1er mai devant plus de 3000 élèves issus de 40 écoles.
photo: L’équipe du Médecin malgré lui