Le Métropolitain

Le public était nombreux à la conférence sur la santé mentale de Reflet Salvéo

Parvenir à changer les mentalités sur une question aussi délicate que les problèmes d’ordre psychologique est un véritable défi. Et pour cause, le grand public connaît encore mal ces problématiques et est parfois amené à les considérer comme de fausses difficultés. Pour les personnes atteintes de ce mal, il est encore plus difficile d’y faire face lorsque l’entourage ignore tout du danger que cela implique ou se sent désarmé devant lui.

Ainsi, l’organisme Reflet Salvéo a organisé, le samedi 28 février, une conférence sur ce thème à la Bibliothèque publique de Toronto, centrée sur la question des immigrants francophones. Celle-ci a rassemblé une cinquantaine de personnes, intervenants et intéressés, qui ont pris part aux discussions proposées. Pendant plus de six heures, ces échanges ont regroupé plusieurs figures de la communauté dont le Dr Kwame McKenzie, directeur général de l’Institut Wellesley ainsi que directeur médical du programme accès et transitions du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), Angela Ferrante, présidente du RLISS Centre-Toronto et Gilles Marchildon, directeur général de Reflet Salvéo. Le personnel confronté à ces problèmes au quotidien était également bien représenté, comme en atteste la participation d’Alanna Fletcher, travailleuse sociale, du Dre Sophia Dona Koukoui, psychologue clinicienne, et de Catherine Desjardins, thérapeute en santé mentale.

Différents éléments du thème principal ont été explorés tels que les conséquences de la migration sur la santé mentale, la perception culturelle, le surnaturel, la stigmatisation et les termes employés pour parler de santé mentale. Diverses méthodes ont été mises en place pour faciliter l’interaction entre les participants, dont l’approche dite « café du monde » qui consiste à disposer les tables à la manière d’un café afin d’inciter tout un chacun à circuler d’un groupe à l’autre. Certaines idées ont été couchées sur papier et accrochées au mur, comme pour laisser une trace des efforts fournis et montrer que pareil rassemblement n’est pas vain. L’ambiance était bon enfant et la gravité du sujet n’empêchait en rien boutades et éclats de rire.

Un repas est venu reposer les participants une petite heure, avant qu’ils ne s’élancent tous de nouveau dans le vif du sujet. Lors de ces dernières heures, l’un des intervenants a lancé : « Rien que l’expression santé mentale fait peur, il faut penser à une nouvelle façon de le nommer ». Des paroles très justes qui montrent bien que le travail à faire pour changer la perception de ces maux est colossal, mais loin d’être irréalisable.

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