Franco-Ontarien aux qualités artistiques indéniables, le compositeur Denis Schingh écume les salles de concert torontoises depuis de nombreuses années. Combinant plusieurs genres musicaux, du jazz moderne de Miles Davis au pop/rock des Beatles en passant par les ondes modernes de Steve Reich, il s’évertue à faire constamment évoluer son style et son répertoire pour offrir une expérience novatrice à son public lors de chaque nouvelle représentation.
Ce fut le cas lors de son concert au Jazz Bistro situé au 251, rue Victoria, le mardi 6 janvier. Ses talents de pianiste ont pu s’exprimer au travers de nombreux morceaux de la célèbre musique noire du début du siècle dernier mais également par l’interprétation de plusieurs de ses créations originales. « C’était surtout du jazz bistro, du trip-hop, du jazz pulse, admet-il. C’était un mélange. »
Après la publication de son premier album Making Waves en 2011, il remet ça en 2014 avec son dernier disque Branches, où il exerce de nouveau le piano solo, pour le plus grand plaisir des adeptes du genre. Décrivant sa musique comme intellectuelle et sensuelle, audacieuse et rassurante, l’artiste collectionne les paradoxes et n’ennuie pas. Ses morceaux sont aussi changeants et inattendus qu’agréables et pétillants à l’oreille. « Je me réinvente depuis quatre ans en tant que soliste », explique-t-il, délaissant quelque peu la musique de concert qu’il a jouée la majeure partie de sa vie. « Avant je jouais la musique des autres, aujourd’hui je joue mes propres compositions », poursuit-il, en admettant avoir un faible pour le rock progressif des années 1970.
Après plusieurs années passées loin des touches de son clavier, il s’est décidé à se remettre sérieusement au piano : « Je me donne six ans pour y parvenir », affirme-t-il. Travaillant à l’heure actuelle sur l’adaptation de morceaux électroniques sur son instrument, il admet que cela représente un effort de création considérable pour que les mêmes notes résonnent sur un support différent. « Il y a moins de possibilité de création avec le jazz », remarque-t-il.
Sa vision de la scène musicale actuelle est quant à elle peu clémente. « En général, en 2015, nous ne sommes pas à une époque particulièrement créative en musique, lance-t-il. Nous sommes dans une époque rétro ». Si les productions torontoises actuelles ne l’inspirent pas forcément plus que ça, il se tourne vers les nouveaux talents issus de New York pour trouver ces saveurs nouvelles qu’il semble appeler de ses vœux.
Denis Schingh ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et souhaite gagner en visibilité en multipliant les apparitions sur scène. Il sera ainsi présent le 21 mars au Paintbox Bistro pour ravir les oreilles du public en mal d’ondes nouvelles.