Le Métropolitain

Le nouveau commissaire aux services en français de l’Ontario prêche la stabilité

Étienne Lajoie

Le commissaire intérimaire aux services en français de l’Ontario, récemment nommé en remplacement de Kelly Burke, prêche la stabilité, en entrevue avec Le Devoir. Carl Bouchard, chargé de surveiller l’application de la Loi sur les services en français, assure que son Unité des services en français « continuera d’obtenir des résultats concrets ».

Carl Bouchard a amorcé un mandat intérimaire pour des raisons que le Bureau de l’Ombudsman – son employeur – et lui-même n’ont toujours pas expliquées. Le Québécois de naissance occupe le poste de directeur des opérations de l’unité depuis février 2020, chapeau qu’il continuera de porter malgré sa récente nomination. « Dans le cadre d’une telle transition, c’est tout naturel de pouvoir assurer le bon roulement de nos opérations », dit-il.

Le nouveau commissaire n’a pas précisé quelle serait la durée de son intérim, mais a fait remarquer que le Bureau de l’Ombudsman avait pris huit mois pour trouver et embaucher Kelly Burke. « Je ne sais pas si le passé est garant de l’avenir », note-t-il toutefois.

Interrogé sur la possibilité qu’il sollicite le poste de façon permanente, Carl Bouchard répond qu’il est prématuré pour lui de « s’aventurer dans une direction où je dois évaluer de quoi aura l’air l’avenir ».

Au cours des prochains mois, Carl Bouchard sera responsable de livrer le rapport annuel de l’unité. Il aura aussi à faire le suivi des recommandations formulées par son équipe dans le cadre d’une enquête sur les coupes de programmes francophones à l’Université Laurentienne. En mars 2022, Kelly Burke avait déterminé que l’établissement avait enfreint la Loi sur les services en français en sabrant des programmes de langue française et que le ministère des Affaires francophones avait manqué à son rôle d’application de la loi.

Le commissaire prévoit obtenir d’ici le 31 mars un rapport des ministères des Affaires francophones et des Collèges et Universités – tous deux visés par l’enquête – ainsi que de l’université sur les progrès réalisés dans la mise en oeuvre des 19 recommandations déposées il y a un an.

Il sera alors en mesure d’évaluer s’il est satisfait de l’application des recommandations « ou s’il y a encore du travail à faire ». Son Unité fera aussi une mise à jour de la situation dans les semaines ou les mois qui suivent.

Carl Bouchard aura à accomplir beaucoup de choses sans pouvoir compter sur la collaboration d’une figure importante du ministère des Affaires francophones, la sous-ministre Marie-Lison Fougère, qui partira à la retraite le 31 mars. « Ce sera une période de transition qui va s’entamer. Une nouvelle personne arrivera en place, et on va s’assurer de développer un bon lien avec cette personne », explique le commissaire par intérim.

Ce dernier dit avoir une « grande éthique professionnelle ». « Je travaille avec rigueur. Je suis un joueur d’équipe, j’aime oeuvrer avec humilité, ce qui veut dire que je laisse la place aux autres d’apporter une diversité d’expertises et d’expériences. »

Source : La Presse canadienne / Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

Photo : Carl Bouchard

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