Le Métropolitain

Le Musée d’art contemporain canadien présente des œuvres de Louise Bourgeois

Vous connaissez peut-être l’artiste pour sa très célèbre sculpture d’araignée en bronze qui se tient devant le Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa. Louise Bourgeois, française de cœur et américaine d’adoption, est considérée comme une artiste majeure qui a grandement influencé l’art contemporain. Le Musée d’art contemporain canadien (MACC) à Toronto présente jusqu’au 11 août une petite rétrospective des 50 ans de carrière de cette remarquable artiste qui influença plusieurs mouvements artistiques comme le surréalisme, l’expressionisme abstrait, le conceptualisme et même le féminisme. Les quelques œuvres présentées à Toronto font partie de deux collections, une qui réside habituellement au Musée des beaux-arts du Canada et l’autre provient du Louise Bourgeois Trust, la fiducie de l’artiste.

En entrant dans la salle principale, le visiteur est confronté à une immense installation crée par l’artiste en 2008. Cellule est une imposante cage grillagée à l’intérieur de laquelle un escalier en colimaçon s’élève parmi des boules de verre. L’œuvre est censée représenter le cheminement de l’artiste vers la fin de sa vie, s’élevant peut-être vers les cieux, entourée des êtres  qui lui sont chers. Deux plus grosses boules en bas symbolisent-elles ses parents?

L’œuvre de Louise Bourgeois est intensément autobiographique. On le voit encore dans la fameuse série intitulée Personnages. Ces minces figurines de bois, qui se dressent en groupes tels des totems, dégagent une absence totale d’émotion et paraissent figées dans le temps. Chacune est censée représenter les proches qu’elle a dû laisser en France à son départ pour l’Amérique en 1938. Louise Bourgeois raconta qu’elle dût faire le deuil de la France durant toute cette période de sa vie.
« Il faut apprendre à abandonner le passé. Et l’accepter. Et si on ne l’accepte pas, alors il faut faire de la sculpture », déclarait-elle.

On constate encore cette angoisse vis-à-vis du passé et des relations avec ses proches dans Echo, une série de six statuettes en bronze, coulées à partir de moules faits avec ses vieux vêtements. Elles aussi représentent des êtres qui ont disparu. Louise Bourgeois manipula toutes sortes de médias allant du dessin, la peinture, la sculpture et jusqu’aux installations. La mère exemplaire, une série de 30 petites peintures faites à la gouache rouge, décrivent les relations intenses qu’elle a connues avec sa propre mère. Louise Bourgeois entretint une relation étroite avec sa mère alors que celle avec son père fut bien plus compliquée. Elle lui reprochera toujours d’avoir eu une liaison adultère avec sa nounou anglaise.

Louise Bourgeois nous a quittés en 2010 à l’âge de 98 ans. Son œuvre nous rappelle qu’elle fut un des esprits les plus créateurs du XXe siècle. Pour plus de renseignements sur l’exposition au Musée d’art contemporain canadien : http://www.mocca.ca/french.

Photo : Cellule (La dernière montée)

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