Le Métropolitain

Le marché du travail à l’épreuve du coronavirus

Si le coronavirus fait des centaines de victimes en Ontario, les dégâts observés dans le marché du travail de la province se comptent par centaines de milliers.

En effet, c’est lors d’un webinaire organisé le 24 avril dernier sous le thème « Préparons-nous à la reprise économique : les tendances du marché du travail en Ontario » et présenté par l’équipe de conseillers en Employabilité et Immigration de la Société économique de l’Ontario (SEO) qu’on a pu se rendre compte de l’ampleur du phénomène.  

Pour rappel, avant la crise actuelle, le marché du travail en Ontario représentait 12,2 millions de personnes actives dont 7,5 millions étaient employées et 81 % de ces dernières occupaient un emploi à temps plein. Mieux que cela, juste avant la maladie, le marché de l’emploi dans la province était en pleine santé.

Pour preuve, une enquête sur la population active menée par Statistique Canada révèle qu’entre janvier 2014 et décembre 2019, le nombre d’emplois enregistré en Ontario a augmenté de presque 10 % et, rien que pour le mois de décembre 2019, la province comptait 25 000 emplois de plus, par rapport à 15 400 en novembre. C’est donc peu dire qu’avant cette crise, le secteur de l’emploi de la province était en plein essor.

Par ailleurs, parmi ces gains d’emploi les plus signifiants, on trouve en premier lieu les métiers de vente et les services (métiers liés à la restauration, aux grandes surfaces, à l’immobilier, etc.). Toutefois, et c’est bien là où le bât blesse, ce sont ces mêmes domaines d’activité qui sont le plus impactés par cette crise inédite.

Plus en détail, selon le rapport du Bureau de la responsabilité financière (BRF), en mars 2020, ce sont 403 000 emplois qui ont été perdus, soit un sixième des travailleurs ontariens ont été directement touchés par la pandémie, et cela va de soi : le secteur privé est plus impacté que le secteur public.

Au sein de ces emplois perdus, ce sont les secteurs de la restauration, du commerce de gros et de détail ainsi que celui de l’information, culture et loisir – pour ne citer que ceux-là – qui ont payé le plus lourd tribut avec respectivement 120 000, 88 000 et 30 000 emplois perdus.  

Sans grande surprise cette fois, cette récession du marché du travail continue à se répercuter sur le taux de chômage. Celui-ci était de 5,3 % avant la pandémie et le voilà passé à 7,6 % en mars dernier, ce qui représente une hausse parmi les plus historiques de l’Ontario. Certes, nous sommes mieux lotis que le voisin américain de ce côté-là, mais, en période de crise, comparaison n’est pas raison, n’est-ce pas?

Cependant, petite lueur d’espoir, quelques secteurs n’ont pas comptabilisé de pertes d’emploi, à l’instar des services aux entreprises et des services relatifs aux bâtiments ou encore les services de soutien dont on recense 2500 emplois supplémentaires pendant cette crise. Par ailleurs, de tout ce bric-à-brac de chiffres en vrac, un constat se dégage : les organismes « immunisés » contre le Covid-19 semblent être ceux qui ont su et/ou pu s’adapter au télétravail. Est-ce là l’avenir du travail, rien n’est moins sûr au vu du manque de visibilité en cette période de trouble, néanmoins, tout porte à le croire!

SOURCE: Soufiane Chakkouche

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