Le Métropolitain

Le Labo maintient le cap malgré un financement restreint

Depuis les élections provinciales, bon nombre d’organismes vivent dans l’attente anxieuse de ce que leur réservera le nouveau gouvernement. Les derniers jours auront confirmé leurs craintes et plusieurs s’attendent maintenant au pire. Pour Le Labo, le centre d’arts médiatiques et interdisciplinaires francophone de Toronto, cette incertitude s’ajoute à un financement qui est déjà restreint. Malgré tout, l’organisme tient bon et son équipe demeure optimiste comme les membres ont pu le constater lors de l’assemblée générale annuelle du mardi 20 novembre.

Claudette Jaiko

C’est ainsi que la présidente sortante, Claudette Jaiko, a dressé un portrait des plus encourageants dans son rapport. « Nous avons eu une hausse importante de nos activités cette année », a-t-elle constaté avant de les énumérer : atelier de scénarisation avec Nadine Valcin, causerie d’Anne-Marie Proulx, résidence et micro-résidence accordées respectivement à Maryse Arseneault et Marcel Grimard, camp de jour en partenariat avec l’Alliance française, projections de films, etc.

Qui plus est, des partenariats ont été noués avec plusieurs organismes au cours des derniers mois et Mme Jaiko attribue ce sursaut de dynamisme au nouvel emplacement du Labo. En effet, un des événements notables de l’automne 2017 fut le déménagement au 401, rue Richmond ouest qui, en plus de permettre au Labo de bénéficier de plus grands locaux, lui donne aussi l’occasion de côtoyer des dizaines d’artistes et organismes culturels qui logent à la même adresse.

Après quelques mots sur l’état d’avancement du plan stratégique triennal, Mme Jaiko a laissé la parole à la directrice générale, Barbara Gilbert. Celle-ci a entamé la lecture de son rapport par des remerciements : « Le conseil d’administration a eu la survie du Labo à coeur tout au long de l’année et y a travaillé avec acharnement et dévotion ». La précarité financière, a-t-elle regretté, a conduit à une restructuration du personnel et Le Labo a malheureusement dû se défaire de sa responsable des communications.

Barbara Gilbert

Pour se préparer à une autre diminution du financement, Mme Gilbert a invité les membres à soumettre leurs idées sur ce qu’ils aimeraient faire pour appuyer l’organisme. Malgré tout, revenant sur les nouveaux locaux et les partenariats, la directrice générale a rappelé que la dernière année a aussi comporté son lot de points positifs.

Le rapport financier a levé le voile sur les défis rencontrés par Le Labo dont l’année administrative, qui s’est terminée en mars, s’est soldée par un excédent des dépenses sur les revenus de 23 207 $. « La raison principale de ce déficit est que nous n’avons pas reçu de subvention Trillium cette année », a expliqué la trésorière, Mélanie Mundle. Face à cette situation, les administrateurs ont travaillé à un plan de redressement grâce auquel l’organisme devrait être capable d’accumuler un surplus au cours de l’exercice 2018-2019.

Après deux ans passés à la présidence, Claudette Jaiko a décidé de tirer sa révérence et les élections ont porté Glen Charles Landry à ce poste. Il sera entouré, au conseil d’administration (CA), de Joseph Bitamba, Patrick Bizindavyi, Denis Bradette, Samuel Choisy, Marcelle Lean, Mélanie Mundle, Olivier Picard, Alexandrine Torres de Figueiredo, Marie-Andrée Vermette et Paul Walty.

L’assistance fut agréablement surprise de la résilience du Labo.

Avant de clôturer l’assemblée, l’assistance a discuté des gestes à poser en réaction à la menace que fait planer le gouvernement, par son attitude et ses récentes décisions, sur les services en français. L’idée a été proposée de créer un « comité de survie » pour Le Labo qui coordonnerait ses efforts avec le reste de la « résistance » comme l’appelle l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario. Des actions percutantes, de nature artistique, pourraient être posées afin de dénoncer le gouvernement. Cette suggestion sera discutée à la première réunion du CA.

C’est donc avec prudence mais confiance que Le Labo envisage l’avenir. Pour cet organisme comme pour le reste de la francophonie ontarienne, 2019 sera peut-être l’année de tous les défis.

 

PHOTO – Le conseil d’administration 2018-2019 (de gauche à droite) : Patrick Bizindavyi, Marie-Andrée Vermette, Denis Bradette, Glen Charles Landry, Mélanie Mundle, Olivier Picard, Alexandrine Torres de Figueiredo et Joseph Bitamba (absents : Marcelle Lean, Samuel Choisy et Paul Walty)

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