Le Métropolitain

Le combat historique de « l’école de la résistance » est immortalisé à Penetanguishene

La rentrée scolaire donne lieu dans toutes les communautés à un branle-bas de combat, enseignants, élèves et parents devant soudainement s’habituer à une nouvelle routine après s’être livrés aux achats et préparatifs à cette fin. À Penetanguishene, le mois de septembre 2019 se sera différencié des années précédentes et de ce qui se fait ailleurs par la commémoration d’un événement important de l’histoire franco-ontarienne : l’ouverture, il y a 40 ans, de « l’école de la résistance ».

En effet, en 1979, devant le refus du conseil scolaire de Simcoe d’ouvrir une école secondaire de langue française dans leur ville, des francophones de Penetanguishene ont décidé de défier le ministère de l’Éducation et les autorités locales en mettant sur pied l’École secondaire de la Huronie. Cette institution non reconnue par le gouvernement ne devait être qu’un moyen de pression temporaire : or, les 54 élèves inscrits y passeront toute l’année scolaire. Les jeunes et les adultes qui les encadraient ont vécu des mois palpitants, le militantisme occupant une bonne partie de leur temps libre. Leur combat avait alors défrayé la manchette et des gens de partout en Ontario les ont soutenus avec enthousiasme.

Or, ces efforts ne se sont pas faits sans heurt. Nombreux sont ceux, anglophones comme francophones, qui s’opposaient au projet d’école de langue française. La Ville et le conseil scolaire se sont battus bec et ongles pour ne pas que les francophones aient une école secondaire bien à eux. Au bout du compte, ce sont cependant ces derniers qui ont gagné le combat avec l’ouverture, en 1982, de l’École secondaire Le Caron.

C’est en souvenir de ces événements que la communauté et de nombreux acteurs et témoins des péripéties entourant l’École secondaire de la Huronie se sont réunis au moment de la rentrée scolaire le mardi 3 septembre. À l’époque, cette école se trouvait dans les locaux de l’ancien bureau de poste, devenu ensuite le Centre d’activités françaises, et c’est dans le même bâtiment qu’a été inaugurée, à l’occasion d’une cérémonie, une exposition permanente créée par l’organisme La Clé d’la Baie, gestionnaire des lieux.

L’exposition retrace en détail cette page d’histoire et les élèves des écoles élémentaires et secondaires du comté de Simcoe seront invités, au cours de l’année, à la visiter. Elle est aussi ouverte au public les jours de semaine et se trouve au 63, rue Main. L’ouverture de cette exposition tombe à point nommé pour rappeler aux Franco-Ontariens qu’il leur faut demeurer vigilants et actifs dans la défense de leurs droits.

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