Le mercredi 13 janvier, alors que l’ambiance du temps des Fêtes ne s’était pas encore totalement éclipsée, le Club Richelieu Toronto conviait la communauté à une conférence sur un thème qui va de pair avec le mois de janvier : les résolutions du Nouvel an. Comment cette pratique est-elle née? Quelles en ont été les variantes au cours des âges? Pour répondre à ces questions, Rolande Smith a dressé un panorama international de cette tradition.
Longtemps présidente de la Société d’histoire de Toronto dont elle est toujours administratrice, Mme Smith était la personne qui s’imposait pour permettre à chacun de jeter un coup d’oeil sur le passé, qui dans ce cas remonte jusqu’à la Babylone d’il y a 4000 ans. En effet, à l’occasion du Nouvel an, les Babyloniens promettaient à leurs dieux de restituer toute chose empruntée et de rembourser leurs dettes.
Il est à noter que leur Nouvel an correspondait à l’équinoxe du printemps et avait donc lieu à ce qui est pour nous la mi-mars. Les civilisations ont chacune leur calendrier de sorte que le début d’année diffère de l’une à l’autre.
Avec la Rome antique, on se rapproche déjà de quelque chose qui nous est plus familier. Le 1er janvier, les Romains s’adressait à leur dieu Janus (dont le nom est à l’origine du mot janvier) pour obtenir une bonne année et profitaient de l’occasion pour présenter leurs bons vœux à leurs voisins.
De l’autre côté de la Méditerranée, chez les Égyptiens, c’est plutôt la crue du Nil, à la mi-juillet, qui donnait lieu à des réjouissances et était considérée comme le début d’une nouvelle année. Entre autres coutumes figuraient les échanges de cadeaux.
Un Nouvel an tout aussi exotique mais qui demeure d’actualité est celui qui est célébré en Chine et par-delà dans toute la diaspora chinoise. Basé sur le calendrier lunaire et né il a plus de 3000 ans, le Nouvel an chinois a lieu quelques semaines après le Jour de l’an occidental et est centré sur les rencontres familiales et les rites destinés à ce que la chance soit favorable à ceux qui les pratiquent.
C’est au XVIe siècle, avec l’adoption du calendrier grégorien, que le monde occidental s’est doté d’un calendrier commun et que le Nouvel an a par conséquent été fixé au 1er janvier de façon définitive. Depuis, de nombreuses traditions ont vu le jour, se sont perpétuées ou ont disparues. Ce fut d’ailleurs, pour quelques membres de l’assistance, l’occasion de se remémorer une antique coutume : la bénédiction paternelle du Jour de l’an.
En conclusion de sa présentation, Rolande Smith a initié un échange sur les résolutions de début d’année. « Une résolution, c’est vous qui la prenez, personne ne vous force à la prendre », a-t-elle fait remarquer. L’absence de coercition qui les entoure explique peut-être un autre phénomène : « Ce sont 70 % des résolutions qui dès le premier mois ne sont pas tenues », a ajouté la présentatrice.
D’ailleurs, la fin de la conférence a été le moment de dévoiler les résultats d’un sondage effectué au début de la soirée auprès des participants et qui venait confirmer les propos de Mme Smith : parmi ceux qui ont dit prendre des résolutions, 67 % ont confié ne pas les tenir!
Conseils, commentaires et souvenirs ont ensuite émaillé la discussion. Peut-être cela aura-t-il incité certains à maintenir leurs résolutions qui, si l’on en croit les études à ce sujet, concernent principalement les finances, l’exercice physique et la perte de poids.
PHOTO – Rolande Smith