Le Métropolitain

Le Club canadien reçoit le ministre québécois Jean-Marc Fournier

Le Club canadien de Toronto conviait ses membres le 16 janvier dernier à son premier déjeuner d’affaires de 2018 pour l’allocution du ministre responsable des Relations canadiennes et leader parlementaire du gouvernement du Québec, Jean-Marc Fournier. Sous le thème Un dialogue pour bâtir ensemble le Canada de demain, son discours portait sur la publication de la Politique d’affirmation du Québec et de relations canadiennes. Cette politique, annoncée le 1er juin 2017, s’inscrit dans la continuité de l’histoire politique et constitutionnelle du Québec en s’appuyant sur sa trajectoire nationale depuis plus de 400 ans.

« En plus de définir et de nommer l’identité nationale distincte et inclusive du Québec, la Politique d’affirmation, dans son volet Relations canadiennes, appelle, en effet, à un dialogue de rapprochement avec les autres Canadiens, explique M. Fournier. Ce dialogue doit se faire à tous les niveaux, pour mettre en lumière les solidarités qui existent entre nous et l’immense potentiel d’en développer d’autres. Nous avons, au fil du temps, beaucoup parlé de nos solitudes. L’avenir commande que l’on aborde aussi nos solidarités. »

Selon lui, ce dialogue doit porter sur la collaboration nécessaire entre les gouvernements, afin de donner les meilleurs services aux citoyens, mais aussi sur la collaboration souhaitée au sein de la société civile. Le gouvernement du Québec veut donc aussi encourager le développement de rapports harmonieux et positifs entre les Québécois et les autres Canadiens.

« Vous savez que depuis 1867, le Québec participe au projet canadien en affirmant son identité propre, ajoute-t-il. Notre allégeance à la nation québécoise est réelle et forte. Par ailleurs, pour la majorité des Québécois, cette allégeance s’additionne d’une appartenance canadienne. C’est une réalité. Plutôt que de lutter contre ces appartenances plurielles, nous pouvons offrir au monde un modèle, un fédéralisme qui reconnaît avec confiance et donne sa place à la diversité collective de ses composantes nationales.

« Nous voulons multiplier les projets communs avec les autres provinces. Nous voulons multiplier les espaces de réflexion, de discussion et de concertation stratégique. Par exemple, nous aimerions que les universitaires québécois et ceux d’ailleurs au Canada partagent plus souvent leurs réflexions. Nous aimerions aussi que les jeunes québécois finissants universitaires ou entrepreneurs effectuent des stages ailleurs au Canada et que les jeunes du reste du Canada effectuent des stages au Québec. »

Il a expliqué que pour le Québec, le Canada n’est pas un État « mono-national » mais plutôt « plurinational ». À la suite de la présentation de cette politique en juin dernier, des chefs de gouvernement canadiens se sont montrés ouverts au dialogue proposé par le Québec, notamment le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, qui avait affirmé : « Je pense que c’est raisonnable, considérant qu’après trois décennies et demie, le partenaire fondateur n’a toujours pas signé la Constitution. »

« À ceux qui se demandent si le dialogue avec le reste du Canada est possible, je vous dirais qu’il est déjà commencé, indique le ministre québécois. Ce projet présenté par le gouvernement du Québec est aussi un projet canadien. » Il a parlé pendant quelques minutes des échanges Québec-Ontario qu’il qualifie d’importants puisque « le Québec tire une importante part de sa force en Ontario et vice-versa ».

Finalement, M. Fournier a signalé l’importance de la francophonie canadienne (10,5 millions) et le fait que le français est la langue étrangère la plus apprise dans le monde après l’anglais. « Le taux de bilinguisme au Canada est passé de 12 % à 18 %. Pourquoi ne pas se donner comme objectif dans 10 ans que tous les étudiants finissants soient bilingues ? L’Ontario reconnaît davantage sa francophonie et la multiplication des drapeaux dans ses municipalités témoigne du chemin parcouru. Ensemble nous pouvons bâtir le Canada de demain. Au Québec, nous pouvons et nous voulons le faire », conclut le ministre Fournier.

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