Le Métropolitain

Le Club canadien reçoit l’ambassadrice de France au Canada

Lors de son déjeuner d’affaires du 17 octobre, le Club canadien de Toronto (CCT) recevait l’ambassadrice de France au Canada, Kareen Rispal. La conférence avait pour thème principal « Le CETA : une opportunité pour le Canada, la France et l’Europe ».

L’Accord économique et commercial global (AECG ou CETA en anglais) suscite, comme tous les accords de libre-échange, des critiques notamment en Europe. Tous les pays européens ne l’ont pas ratifié. « À l’heure où le protectionnisme se fait plus fort, les différents commerciaux plus nombreux, le CETA est certainement une opportunité à la fois pour l’Europe, la France et le Canada. La France et le Canada ont tout intérêt à jouer la carte du libre-échange et du multilatéralisme. Les questions environnementales, d’innovation ou d’accroissement des échanges doivent plus que jamais demeurer au cœur de notre relation bilatérale », expliquait Mme Rispal lors de son récent passage à Toronto.

Kareen Rispal est ambassadrice de France à Ottawa depuis le 22 juin 2017. Élève de l’École nationale d’administration, elle intègre le ministère des Affaires étrangères. Elle a occupé successivement les fonctions de conseillère technique du secrétaire d’État à l’action humanitaire, sous-directrice du droit communautaire et du droit international économique à la Direction des affaires juridiques, première conseillère à New York et à la mission permanente française auprès des Nations Unies, conseillère culturelle à l’ambassade de France aux États-Unis. Elle a également occupé les postes de directrice du développement durable et des affaires publiques au sein du groupe Lafarge, directrice des Amériques et des Caraïbes, haute fonctionnaire à l’Égalité femmes-hommes au sein du ministère des Affaires étrangères et siège à ce titre au Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Dans son allocution au Club canadien, il a été question notamment du climat d’incertitude dans le monde, tant au niveau politique qu’au niveau commercial, et certainement au niveau des changements climatiques. « L’organisation mondiale du commerce est en crise par rapport à toutes ces incertitudes et les conflits commerciaux entre les États-Unis et la Chine, et les États-Unis et l’Europe. Le problème est que la première économie mondiale est devenue très instable. Ce n’est pas un problème du système commercial mondial, c’est le problème d’un seul et grand pays et le principal problème qu’il est lié au défi psychologique que l’ascension de la Chine pose à la psyché américaine, en particulier à sa politique étrangère, explique Mme Rispal. L’AECG entre le Canada et l’Union européenne (UE) aide à créer des emplois, renforce les relations économiques et stimule le commerce du Canada avec le deuxième marché mondial. »

L’AECG est un accord de libre-échange progressiste qui couvre pratiquement tous les secteurs et facettes de la relation commerciale Canada-UE dans le but d’éliminer ou de réduire les obstacles au commerce. Par exemple, avant l’entrée en vigueur de l’AECG, seulement 25 % des lignes tarifaires de l’UE sur les produits canadiens étaient en franchise de droits. Grâce à l’AECG, 98 % de ses lignes tarifaires de l’UE sont désormais en franchise de droits pour les produits canadiens. Lorsque l’accord sera pleinement mis en œuvre, l’UE aura éliminé les droits de douane sur 99 % de ses lignes tarifaires.

Mais la réalité veut que deux ans après son entrée en vigueur, l’AECG a plutôt contribué à la croissance d’une industrie devenue le fer de lance de la politique canadienne aux dépens de ses engagements environnementaux : le pétrole. Les entreprises canadiennes, selon les données disponibles aujourd’hui, n’étaient vraisemblablement pas prêtes à conquérir des parts de marché en Europe, à l’exception des sociétés pétrolières. Pour leur part, les entreprises européennes, peut-être parce qu’elles sont déjà habituées aux différences régionales de langues, de législation et de culture, sont parvenues à s’adapter au marché canadien et ainsi accroître leurs exportations vers le Canada.

L’AECG a donc été bénéfique pour les entreprises européennes et pour l’industrie canadienne du pétrole brut. Les PME manufacturières, pourtant courtisées par le gouvernement fédéral lorsqu’il cherchait des appuis dans ses négociations avec l’UE, ont eu du mal à tirer leur épingle du jeu.

PHOTO: L’ambassadrice de France au Canada, Kareen Rispal

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