Le Métropolitain

Le Canada participera à la prochaine mission habitée autour de la Lune

Des astronautes canadiens participeront au prochain voyage habité en orbite autour de la Lune, a annoncé, le mercredi 16 décembre, le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, Navdeep Bains.

L’Agence spatiale canadienne et la NASA ont signé un traité afin de rendre officielle la participation du Canada dans la construction de la station spatiale Gateway.

Les détails de la participation canadienne à bord de la mission Artemis II seront dévoilés plus tard. On sait cependant qu’au moins un astronaute canadien fera partie de l’équipage.

Il s’agirait de la première mission habitée autour de la Lune depuis Apollo 17, en 1972.

La présidente de l’Agence spatiale canadienne, Lisa Campbell, a expliqué qu’Artemis I devrait être lancée à court terme.

L’échéancier prévoit un décollage pour 2022. Cette première mission sera inhabitée. Par la suite, vers 2023, la mission habitée Artemis II devrait être lancée.

Il n’est pas question pour le moment d’alunissage. La possibilité d’envoyer un équipage sur la Lune devrait venir un peu plus tard. La NASA a déjà fait part de son objectif de retourner sur le satellite naturel en 2024.

Toutes ces missions seront réalisées avec le nouveau vaisseau spatial de la NASA nommé Orion.

En conférence de presse virtuelle, l’astronaute québécois David Saint-Jacques a comparé Artemis II à la mission Apollo 8, en 1968.

« C’est semblable à la mission Apollo 8, la première fois où des êtres humains ont quitté l’environnement proche de la Terre. Ils sont partis vers la Lune, ils ont fait le tour. Ils ont pris ces photos du levé de Terre et ils sont revenus », a-t-il décrit.

David Saint-Jacques, qui a fait un premier séjour dans la Station spatiale internationale (SSI), de décembre 2018 à juin 2019, explique que l’objectif d’Artemis II sera de mettre à l’essai l’équipement de navigation de la capsule.

« La navigation, si loin de la planète, c’est ça le défi principal », a-t-il précisé. Défi auquel s’ajoute « le retour sur Terre à une vitesse incroyable ». Il s’agit en résumé d’un « fly by », a ajouté celui qui est également ingénieur, astrophysicien, pilote et médecin de famille.

D’ici là, le Canada aura un rôle majeur à jouer dans la construction de Gateway. Contrairement à l’actuelle SSI, qui orbite autour de la Terre, Gateway sera mise en orbite autour de la Lune, soit à une distance 1000 fois plus loin de notre planète, a indiqué le ministre Bains.

« La station Gateway est la prochaine grande collaboration internationale en matière d’exploration spatiale », a-t-il rappelé.

Elle servira de nouveau laboratoire scientifique dans l’espace, ainsi que de camp de base pour toute future visite sur la Lune. Elle pourra aussi servir de tremplin vers des destinations encore plus éloignées.

La principale tâche du Canada sera de construire le Canadarm3 (le troisième bras canadien) dont la particularité sera d’être entièrement automatisé et contrôlable depuis le Canada. Il sera donc capable d’effectuer des tâches robotisées même lorsque la station spatiale sera inhabitée.

Un contrat de 22,8 millions $ a d’ailleurs été accordé récemment par l’Agence spatiale canadienne à l’entreprise MDA pour le développement du Canadarm3.

La présidente de l’ASC, Lisa Campbell, a souligné que l’exploration spatiale représente une opportunité de développement économique majeure, ainsi que d’avancement de la science, pour le Canada.

Le ministre Navdeep Bains a rappelé la longue histoire de l’implication du Canada dans l’exploration spatiale, mentionnant notamment le rôle majeur qu’a joué le Canadarm1 (bras canadien) entre 1981 et 2011, puis la participation dans la construction de la SSI, ainsi que le déploiement du Canadarm2, qui lui est essentiel.

Selon la députée de Longueuil – Charles-Lemoyne, Sherry Romanado, on compterait environ 200 entreprises québécoises dans l’écosystème de l’industrie spatiale pouvant bénéficier de retombées économiques.

Le siège social de l’Agence spatiale canadienne est situé dans l’arrondissement Saint-Hubert de la Ville de Longueuil.

SOURCE – Ugo Giguère, La Presse canadienne / Texte de l’Initiative de journalisme local.

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