Le Métropolitain

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) s’explique à propos d’une entente controversée

Depuis la naissance du mouvement de la résistance face à l’annulation du projet de l’Université de l’Ontario français et l’élimination du commissaire aux services en français de l’Ontario, les Franco-Ontariens ont profité d’une grande visibilité et d’un effet de sympathie de la part de leurs voisins francophones québécois.

Or, au début de l’été 2019, l’Assemblée de la Francophonie de l’Ontario (AFO), la Société des Acadiens du Nouveau-Brunswick (SANB) et le Quebec Community Groups Network(QCGN) ont signé une entente de collaboration pour la modernisation de la Loi sur les langues officielles. Cette entente a toutefois mené à une levée de bouclier dans les médias au Québec et soulevé un malaise au sein de la communauté francophone hors-Québec. Pour plusieurs, le fait de s’allier avec les Anglo-Québécois ne contribuait pas à l’avancement et l’épanouissement du français au Canada. Selon Carol Jolin, président de l’AFO, son organisme « s’est même fait accusé de vouloir s’opposer à la Loi 101 au Québec ».

Pour sa part, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) n’a pas participé à la signature de cette entente bien que ce soit elle qui pilote le projet.

En rencontre avec les médias, le mardi 1er octobre, l’AFO et le QCGN ont participé à un exercice de mise au point de cette entente. Les deux organismes étaient représentés par leurs présidents et directeurs généraux respectifs. Le but de cette entente d’un an est de faire avancer la modernisation de la Loi sur les langues officielles et particulièrement au cours de la campagne électorale fédérale 2019.

M. Geoffrey Chambers, président du QCGN, a louangé cette entente en évoquant une lettre d’appui de l’AFO en faveur du QCGN dans le dossier de l’abolition des commissions scolaires aux Québec. Au moment de cette rencontre, le gouvernement du Québec a annoncé l’abolition des commissions scolaires francophones et le maintien des commissions scolaires anglophones. Cette manœuvre du gouvernement québécois, qui n’a pas utilisé la clause nonobstant, permet une réforme majeure de la gouvernance dans les installations francophones et de ne pas confronter la minorité anglophone devant les tribunaux.

En plus d’avoir rencontré l’adjoint parlementaire, le président de l’AFO mentionne avoir envoyé une lettre au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec, Jean-François Roberge, pour sensibiliser le gouvernement Legault à l’article 23 de la Chartre canadiennes des droits et libertés. Il y aurait exprimé que le fait de ne pas respecter la minorité anglophone québécoise dans la réforme pourrait emboîter le pas à d’autres provinces face aux francophones en milieu minoritaire au Canada.

Le Métropolitain a demandé au QCGN s’il a fait les mêmes démarches et produit une lettre d’appui semblable au gouvernement ontarien pour mener au rétablissement du projet de l’Université de l’Ontario français. M. Chambers a indiqué être en accord avec ce projet mais n’a pas répondu par l’affirmative pour la production d’une lettre d’appui comme celle envoyée par l’AFO pour la réforme des commissions scolaires au Québec.

Selon M. Jolin, cette entente a permis un rapprochement et une attention accrue de la part des médias anglophones pour mieux comprendre les revendications des francophones pour recevoir des services dans leur langue.

PHOTO: Les représentants de l’AFO et du QCGN ont rencontré les médias.

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