Le Métropolitain

L’artiste parisien JR secoue Toronto

La Nuit blanche a donné l’occasion aux Torontois de découvrir de nombreux artistes et de nombreux artistes de se faire connaître du public local. L’un des talents les plus emblématiques de l’édition 2015 fut sans aucun doute l’artiste français JR, qui exposait en quatre endroits différents dont l’hôtel de ville, véritable cœur de la fête. Plusieurs de ses travaux sont restés visibles jusqu’au 12 octobre, afin que tous puissent avoir la chance d’observer ses œuvres, pour le moins intrigantes.

L’installation photographique interactive Inside Out présentait de nombreux visages collés à même le sol et sur les lettres TORONTO situé sur le parvis du 100, rue Queen Ouest. Les intéressés pouvaient de plus prendre une photo d’eux-mêmes dans une sorte de cabine photographique géante et coller leur portrait fraîchement imprimé près des autres, afin de faire corps avec l’œuvre. Ayant débuté en 2011, juste après la remise de son prix TED, le projet Inside Out avait déjà conquis plus de 200 000 fin 2014, dans plus de 112 pays. Une esthétique particulière que l’on retrouve dans la bande-annonce de son prochain film Ellis, car il est également réalisateur, qui offre le célèbre acteur américain Robert de Niro dans le premier rôle, sur un scénario d’Éric Roth.

Il s’agit là de sa première apparition à Toronto. Partageant son temps entre Paris et New York, cet artiste de 32 ans sillonne le globe depuis 2003 à la recherche de l’art de rue. Photographie et graffitis sont ses domaines de prédilection, et il n’a pas peur d’enfreindre la loi pour pouvoir toucher un maximum de gens, principalement ceux pour qui l’art et la culture sont des choses éloignées. Ainsi, il s’est illustré en collant sur les murs des quartiers bourgeois de la capitale française des photos de « voyous » des banlieues, suivant les émeutes de 2005. Sa prouesse la plus impressionnante à ce jour reste son affichage de portraits d’Israéliens et de Palestiniens face à face, sur des murs de huit villes situées de chaque côté de la barrière de sécurité. Ses travaux ont également pris place sur des ponts africains, des favelas brésiliennes et des bâtiments condamnés à Shanghai.

D’origine juive tunisienne, le créateur adopte les initiales JR en raison de son prénom, Jean-René, et fait référence au personnage principal de la série Dallas : J.R. Ewing.

Activiste artistique à la sensibilité certaine, il fait partie de cette catégorie de talents européens que l’audace ne rebute pas, à l’image de l’éminent peintre britannique Banksy.

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