Le Métropolitain

L’artiste Claire Harvie se focalise sur l’instabilité de l’image

Parvenir à marier les genres et les techniques afin de susciter l’intérêt du public en sortant des sentiers battus est un défi qu’a vigoureusement relevé Claire Harvie. Ainsi, c’est par le biais d’une exposition intitulée Toutes les images sont mouvantes et mise en place à l’Alliance française que l’artiste exhibe ses recherches sur le lien existant entre mémoire, langage et perception. « Je suis intéressée par la façon dont ils sont liés à nos souvenirs », dit Mme Harvie. Un désaccord sur la couleur du Golden Gate Bridge de San Francisco est également à l’origine de ses travaux sur le subjectif.

Intéressée par la chromotypie, technique apparue à la moitié des années 1990 et qui se déroule principalement dans l’obscurité, elle s’est focalisée sur l’instabilité de l’image. « J’ai obtenu des résultats surprenants, affirme-t-elle. J’ai découvert que le processus est très sensible au niveau technique. Je voulais présenter quelque chose de consistant, c’est pour cela que j’ai adopté ce processus. »

Pour réaliser ses œuvres, elle a utilisé essentiellement deux produits chimiques : le chromate de potassium et le sulfate de cuivre. Des produits corrosifs qui demandent un équipement particulier afin de pouvoir être manipulé sans danger. « Ils sont utilisés à la base pour l’impression de contact, ajoute-t-elle. Il est possible de voir une image de chaque côté de l’œuvre. »

Au-delà de l’aspect technique, la grâce visuelle est bien entendu l’un des objectifs finaux. « C’est un projet poétique, avoue-t-elle. J’ai essayé de décrire quelque chose avec des couleurs. ». 

Accoutumée au travail collaboratif, cette exposition ne présente en revanche que des œuvres à elle. Allier d’autres arts comme la musique et l’écriture est également l’une de ses activités favorites. « C’est important pour moi de combiner », affirme-t-elle. L’interaction entre ses œuvres et le public est un point crucial : « C’est important que mon travail incite le visiteur à regarder de plus près. Il y a dedans un certain degré de fragmentation, il faut y insérer sa propre interprétation. »

Le vernissage de Toutes les images sont mouvantes aura lieu le mercredi 6 mai à l’Alliance Française de Toronto et l’exposition se poursuivra jusqu’au 30 mai.

Claire Harvie prépare à l’heure actuelle un autre projet avec un photographe, qui tournera autour du numérique, de l’utilisation du langage et d’Internet. Une nouvelle histoire de liens semble-t-il, prometteuse et ancrée dans son époque. 

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