Le Métropolitain

L’art autochtone au féminin pluriel

L’exposition Niigaanikwewag (Celles qui dirigent en langue ojibwe) met en lumière, du 22 février au 15 avril à la Galerie d’art de Mississauga (Art Gallery of Mississauga – AGM), les œuvres de plusieurs femmes autochtones.

Le public pourra découvrir, entre autres, les dessins inuits d’Annie Pootoogook, les acryliques floraux de Christi Belcourt, les perspectives colorées de Rita Letendre, les portraits de la photographe Rosalie Favell ou encore les sculptures politiques et poétiques de Rebecca Belmore.

Sunset de Rita Letendre. Acrylic on canvas. Collection of the Canada Council Art Bank.

À voir également le court-métrage Creatura Dada (2016) de Caroline Monnet. Carte blanche au Festival du nouveau cinéma de Montréal 2017 et en sélection officielle du Festival international du film de Toronto la même année, ce film de quatre minutes met en scène six femmes autochtones autour d’un repas gargantuesque, dont l’appétit se porte aussi le serveur.

« J’essaie de montrer une facette positive de l’identité autochtone, de montrer la femme dans son exubérance, son excentricité et de lui redonner la place qu’on lui a enlevée dans société canadienne », explique l’artiste visuelle algonquine, préférant la célébration à la victimisation.

Selon elle, cette exposition contribue à démystifier la réalité autochtone à travers des regards différents : « Les femmes autochtones sont le groupe le plus marginalisé au Canada. En donnant de la place aux artistes féminines pour s’exprimer, cela contribue à briser les barrières et les stéréotypes, car ce sont des œuvres qui reflètent la réalité qu’elles vivent. » Même si, nuance-t-elle, une exposition de groupe composée d’artistes uniquement autochtones et femmes reste une forme de « double marginalisation ».

Nitsiit de Couzyn van Heuvelen

Dans le sillage de cet événement artistique collectif, deux autres expositions se tiendront simultanément.

Au Collège Sheridan (Mississauga), Casting Hooks présentera les créations du sculpteur Couzyn van Heuvelen. Exposée dans le Creativity Commons du Hazel McCallion Campus, son installation Nitsiit regroupera des sculptures de leurres de pêche à grande échelle faisant référence à la production inuite traditionnelle.

Intitulée Four Lands et abritée par le Jumblies Theatre, à Toronto, la troisième exposition prendra la forme d’une galerie en évolution, avec des haltes publiques, des ateliers hors site, une présentation et une célébration finales qui explorent les différentes relations des gens à un endroit. Les artistes et les divers membres de la communauté créeront et feront vivre leurs propres terres, à travers des dessins, des mots et de la musique.

Alors que les femmes artistes autochtones sont longtemps restées dans l’ombre, la conservatrice du McMaster Museum of Art et conservatrice invitée de l’AGM, Rhéanne Chartrand, leur rend une juste reconnaissance en célébrant leur rôle historique prépondérant dans l’art, la famille et la communauté.

 

Photo (couverture) : Creatura Dada de Caroline Monnet

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