Le mardi 10 mars, dans le cadre d’un « 5 à 7 » tenu dans un hôtel de Mississauga, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) s’est prêtée à l’exercice d’une assemblée citoyenne. Il ne s’agissait pas de la première expérience du genre pour l’organisme qui, parmi d’autres approches, utilise cette méthode pour garder contact avec la population et prendre le pouls de ses opinions.
Après un résumé de l’actualité récente, Peter Hominuk, directeur général de l’AFO, a rappelé qu’un jalon important avait été franchi récemment : « Nous nous devons de souligner les 110 ans de notre organisme. Ce n’est pas rien et nous en avons parcouru du chemin ». En effet, en janvier 1910, 1200 délégués de partout dans la province s’étaient rassemblés à Ottawa pour créer l’Association canadienne-française d’éducation de l’Ontario.
Comme l’a rappelé Carol Jolin, président de l’AFO, l’organisme a connu, au fil des ans, des changements de nom et a pris part à bien des combats sociopolitiques. « L’organisme, dont l’histoire se confond avec celle de l’Ontario français, a un avenir prometteur devant lui », a conclu M. Jolin avant de céder le micro à Nadia Martins, directrice générale de l’Association des francophones de la région de York et animatrice de la rencontre.
L’assemblée citoyenne, d’une durée de 45 minutes, reposait sur les questions reçues en ligne et sur celles posées en direct par l’assistance. Carol Jolin répondait aux questions de nature politique tandis que Peter Hominuk faisait face aux interrogations touchant à l’administration.
Bien des sujets ont été abordés. La santé et l’avenir des Entités ont d’emblée été portés à l’attention des deux représentants de l’AFO par une dame de l’assistance. M. Jolin a expliqué que l’organisme suit les développements dans ce domaine en balisant ses prises de position avec son Livre blanc sur la santé et veille à ce qu’il y ait une représentation des francophones dans les cercles décisionnelles. Un internaute voulait de son côté savoir pourquoi le président de l’AFO est allé au congrès du parti progressiste-conservateur le mois dernier, ce à quoi M. Jolin a répondu qu’il faut garder contact avec tous les partis et que ce fut pour lui l’occasion de parler avec une douzaine de ministres de dossiers qui touchent les francophones.
Les échanges se sont poursuivis ainsi, certains citoyens manifestant simplement de la curiosité tandis que l’insatisfaction pointait chez d’autres. Manque de services en français dans la région de Peel, lenteur des interventions de l’Ombudsman, inadéquation des instances censées représenter les jeunes, etc. : autant de sujets qui se sont attirés des critiques.
La représentation de la diversité franco-ontarienne à l’AFO a retenu l’attention de deux internautes, l’un à propos des minorités LGBT et l’autre quant aux communautés ethnoculturelles. Le conseil d’administration de l’organisme comprend deux postes d’administrateur réservés aux francophones issus des minorités ethniques et culturelles et, bien qu’il n’existe rien de tel pour les personnes LGBT, l’AFO est en contact avec une grande variété d’organismes par le biais des tables de concertation, y compris certains qui s’occupent des minorités sexuelles.
Les relations avec le gouvernement fédéral et le Québec ont aussi retenu l’attention. Ottawa s’apprête vraisemblablement à moderniser la Loi sur les langues officielles, un dossier que l’AFO suit de près. Quant au Québec, les liens se sont renforcis depuis l’automne 2018.
D’autres questions ont été posées au cours de cette activité. En gros, l’AFO dresse un bilan positif des 18 derniers mois, les dénouements heureux ayant conclu ce qui était au départ des situations de crise.
Des francophones de tout le Centre-Sud-Ouest – mais surtout de la région de Peel – étaient présents à Mississauga pour cette assemblée citoyenne. En rencontrant ainsi, tout au long de l’année, les francophones de partout en Ontario, l’AFO jette peu à peu les bases de son prochain congrès annuel qui se tiendra à Ottawa du 23 au 25 octobre prochains et au cours duquel la version mise à jour du Plan stratégique communautaire sera soumise à l’approbation des congressistes.