Le Métropolitain

La voix que l’on n’oublie pas

Sondra Radvanovsky s’est produite sur la scène des plus grands opéras du monde et elle reste encore et toujours l’étoile du Met. C’est l’une des plus éminentes sopranos verdiennes de sa génération; une belle et grande femme de 45 ans qui a de la présence, de la prestance, de la personnalité. Elle aime parfois cabotiner sur scène pour amuser le public, et surtout elle séduit avec ce vibrato unique, cette voix puissante, qui maîtrise technique et stylistique de l’art lyrique romantique, « à savoir le mélange des registres, le contrôle absolu du legato, le sens de l’inflexion, l’art des nuances, la virtuosité …sans oublier une solide capacité pulmonaire afin de rendre justice aux passages les plus ardents! » (Jérôme Royer, La Voix verdienne).

La grande cantatrice américaine, née dans l’Illinois, Sondra Radvanovsky offrira une soirée unique au Koerner Hall, le 31 juillet à 19 h 30, dans le cadre du Toronto Summer Music Festival. Loin des décors et de la magnificence des grands opéras, la soprano sera accompagnée par le pianiste Anthony Manoli (également son coach vocal) et chantera certains de ses airs romantiques préférés, des airs d’opéras non lyriques agrémentés de quelques surprises. Délices, plaisirs et émotions garantis!

Car il est vrai qu’elle a une très grande voix Radvanovsky, magnifiquement dévastatrice qui étourdit le spectateur, mais aussi l’intelligence théâtrale, l’expressivité et l’engagement comme on a pu le voir et l’entendre dans la production récente de la Canadian Opera Company, où elle interprétait avec brio Elizabeth 1 d’Angleterre, dans la tragédie lyrique en trois actes Roberto Devereux, du compositeur italien Gaetano Donizetti. Elizabeth 1 d’Angleterre, est le dernier chapitre d’une trilogie, qui comprend Anna Bolena (du nom de la seconde épouse de Henry VIII, Anne Boleyn) et Maria Stuarda (du nom de Mary, Queen of Scots). Ensemble, ils forment les « Trois reines Donizetti ».  

À la fin des prestations, on assistait véritablement au couronnement de la soprano durant les ovations, tant le public torontois était envoûté, et les critiques d’opéra furent littéralement séduits.

J’ai également vu Radvanovsky en octobre 2010 à Toronto dans Aida de Verdi (COC); son chant, empli de toute la mélancolie verdienne, m’avait menée jusqu’aux larmes… jamais je n’oublierai cette voix-là!

Le Toronto Summer Music Festival se poursuit jusqu’au 12 août. Pour plus d’information : www.torontosummermusic.com.

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