Jean-François Gérard

Le printemps est là et la Société d’histoire de Toronto (SHT) en profite pour reprendre ses visites de la ville en extérieur. Celle du dimanche 21 avril dans le quartier de Rosedale-Sud a réuni une soixantaine de curieux. Si bien que les deux guides Brigitte LaFlair et Rolande Smith ont séparé les participants en deux groupes.

« Je me suis intéressée à l’histoire de Toronto à travers le nom des rues, explique Rolande Smith. Quand il y a « mill » dans le nom, c’est qu’il y a un moulin, quand il a « dale », cela veut dire qu’il y a une colline ».

C’est donc le cas de Rosedale, un quartier vallonné et résidentiel où se sont installées « les grandes familles qui géraient tout » pour certaines dès 1824, avant que Toronto devienne une municipalité en 1834. En 1870, il n’y avait toujours que 10 résidences seulement. De riches architectes ou chefs de grandes entreprises s’y sont notamment installés. Et c’est encore le cas aujourd’hui.

C’est en 1905 que le terrain est subdivisé et accueille davantage de villas. Au-delà des grandes maisons aux styles architecturaux variés, l’aspect résidentiel est souligné par ses rues en courbes. Les virages constants ralentissent les voitures et même avant cela, « évitaient que les chevaux ne galopent pas trop vite ».

Aucune maison ne se ressemble vraiment et les styles architecturaux puisent leur inspiration dans différentes époques de l’Empire britannique. « À Toronto, il n’y a pas de pierre. Avoir une maison en pierre donne un statut, contrairement à la brique », détaille par exemple Rolande Smith.

Malgré la fraîcheur, quelques rayons de soleil intermittents réchauffent les participants. Certains en profitent pour se prendre en photo avec les magnolias en fleur, typique de cette période de l’année à Toronto. Rolande Smith souligne d’ailleurs le nombre très important d’arbres dans ce quartier : « Quand on regarde au loin, on dirait presque une forêt. »

Un certain nombre d’habitations sont en travaux. « Les protections patrimoniales sont très récentes », ajoute Rolande Smith devant une maison rénovée en 1990 dans un style « industriel » assez éloigné de l’identité du reste du quartier. Un changement qui a peut-être servi de déclic pour les autorités.

La visite d’une heure et demie se termine près des rues Bloor et Sherbourne devant des résidences du début du XXe siècle, après avoir traversé la route Mount Pleasant, une large voie automobile qui a transpercé et séparé le quartier historique.

La SHT donne rendez-vous dès ce samedi 27 avril, pour une autre visite, cette fois-ci autour de l’histoire ferroviaire de la ville. Une promenade qui ira de Corktown Common à la gare Union.

Pour découvrir l’autre côté de Rosedale, ce sera le samedi 11 mai.