Le Métropolitain

La série impressionniste clôture en beauté

Après Claude Monet en septembre et Auguste Renoir en octobre, c’est au tour de l’artiste peintre Berthe Morisot de passer sous la loupe d’Ophélie Delacour, diplômée en médiation culturelle à l’École du Louvre de Paris et guide pour cette série de conférences en ligne autour de l’impressionnisme concoctée par la Bibliothèque publique de Toronto (TPL), en collaboration avec l’Alliance française. Organisée le 14 novembre dernier, cette troisième et dernière rencontre a braqué la lumière sur Berthe Morisot, une pionnière de l’avant-gardisme en peinture.

De lumière, cette artiste à l’immense talent en a besoin, car de l’aveu même d’Ophélie Delacour, « cette artiste est restée longtemps, trop longtemps dans l’ombre, éclipsée par les grands noms de ce courant comme Monet et Renoir ».

Et pourtant, au-delà de son génie, c’est à la force du pinceau et du caractère que cette peintre a su s’imposer à une époque où il ne faisait pas bon d’être femme et artiste, à une époque où la femme ne pouvait, aux yeux des artistes masculins, qu’être épouse ou modèle.

Si preuve en faut, elle réside dans cette phrase du peintre Édouard Manet (dont Berthe Morisot fut un temps la maîtresse) retrouvée dans l’une de ses correspondances et où on peut lire à propos de Berthe Morisot et sa sœur Edma Morisot : « Les demoiselles Morisot sont charmantes, c’est fâcheux qu’elles ne soient pas des hommes. Cependant, elles pourraient, comme femmes, servir la cause de la peinture en épousant chacune un académicien et en mettant la discorde dans le camp de ces gâteux »; machiste pour notre époque, raisonnable pour la leur!  

Toutefois, si sa sœur Edma a renoncé à sa carrière de peintre juste après son mariage, Berthe a préféré quant à elle « renoncer à l’amour plutôt qu’à l’art », comme elle a expliqué à sa mère. C’est ce qu’on appelle la passion pure, celle qui brûle, une passion qui l’a menée jusqu’à rejoindre en 1872 le cercle très fermé et machiste du groupe des Impressionnistes.

Cependant, Berthe a fini par se marier à 33 ans – sans pour autant abandonner son art –, un âge considéré très tardif pour le mariage d’une dame à cette époque mais raisonnable à la nôtre! Tout est donc vraiment relatif, y compris le temps, n’est-ce pas?

SOURCE – Soufiane Chakkouche

PHOTO – Le percher des blanchisseuses, Berthe Morisot (1875)

De gauche à droite :  Laetitia Delemarre, directrice culturelle; Ophélie Delacour, guide pour cette série consacrée à l’Impressionnisme; Peter Kupidura, spécialiste des services en français au sein du réseau de la TPL
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