Le Métropolitain

La seconde jeunesse électro de Notre Place

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Plus de 30 après sa création, Notre Place,la chanson de Paul Demers (paroles) et François Dubé (musique) désignée hymne officiel des Franco-Ontariens par le gouvernement de l’Ontario au printemps dernier, fait à nouveau parler d’elle grâce à la collaboration de quatre jeunes artistes qui ont entrepris de la mettre au goût du jour.

Résolument électronique, le titre n’en garde pas moins l’essentiel des textes et de la mélodie pour aboutir sur un son rafraîchissant qui devrait surprendre les aînés et séduire les jeunes.

Arrangé et remixé par les Torontois DJ UNPIER et Kenan Belzner, avec les voix de la chanteuse Julie Kim et du rappeur Le R 1er, ce Notre Place 3.0 est d’ores et déjà en ligne sur lemetropolitain.com, avant sa sortie officielle demain et sa diffusion sur les plateformes numériques le 22 septembre.

Comme beaucoup de Franco-Ontariens, Pier-Bernard Tremblay, alias DJ UNPIER, a grandi en entendant Notre Place. « J’ai toujours baigné dans la musique, se souvient l’ancien coordinateur culturel, passionné par la langue française. Au cours des spectacles que j’animais, il y avait toujours ce moment où je passais ce morceau, par fierté. Mais, en décalage avec le reste du set, c’était plutôt perçu comme une blague, une anecdote sortie des années 1980. Cette chanson n’avait pas le respect qu’elle méritait. »

Avec son complice Kenan Belzner, rencontré lors d’un spectacle en 2014, le natif de Cambridge devenu un artiste accompli, collaborateur de Gabrielle Goulet, Swing, Amélie et les Singes bleus, va alors se lancer dans un projet inédit : remodeler le titre à la sauce urbaine. «  Toucher un grand classique, ça ne se fait pas en claquant des doigts. On a d’abord demandé l’autorisation et on s’est entourés de deux autres artistes pour travailler à quelque chose qui a de l’allure. »

La voix de Julie Kim, entendue lors d’un concert avec le slameur montréalais Yao, crée le déclic dans la tête du DJ : «  On avait besoin d’une grande voix qui comprenait la chanson et son importance. Le rythme de Christian Djohossou, alias Le R 1er, avec qui j’ai déjà collaboré, en particulier sur la chanson L’Écho d’un peuple, constituait une complémentarité idéale. »

Consciente de s’attaquer à un emblème du patrimoine de la francophonie ontarienne, l’équipe a créé des arrangements et retravaillé la rythmique des textes avec la ferme intention de donner un nouveau souffle à l’œuvre composée en 1986. Une chanson en phase avec son temps, facile à retenir et à reprendre qui ne vieillit pas l’originale mais la renouvelle.

« On l’a testée au festival de la Curd, à Saint-Albert, il y a quelques jours. Ce n’était pas prévu mais c’est aussi ça la magie de la scène, de l’instant. La foule l’a reprise avec nous. On est retournés en studio pour apporter les derniers réglages et on l’a fait écouter à Sylvie Demers, la veuve de Paul, et François Dubé. »

Le compositeur s’est dit profondément touché par ce geste musical que les quatre artistes signent comme un hommage mais aussi un cri de ralliement culturel exprimé de façon artistique.

Photo : DJ UNPIER s’attaque à un monstre sacré de la chanson franco-ontarienne.

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