L’Alliance Française accueillait le mercredi 13 janvier, la photographe Zile Liepins. D’origine lettonne et née à Toronto, l’artiste présentait au public son exposition No One Says Anything, Everyone Remembers Everything (Personne ne dit rien, tout le monde se rappelle de tout).
L’exposition présente son travail photographique réalisé en Lettonie sur une période de deux ans.
Une femme de dos, assise sur un banc. Une plante qui pousse au milieu des gravats. Une femme dans sa voiture où trône une tasse à l’effigie de Vladimir Poutine. Zile Liepins nous entraîne à la découverte de son pays, la Lettonie, de ses codes culturels et de ses valeurs.
« Je pense que j’essayais de comprendre le pays », confie-t-elle. Avec deux parents lettons, elle a grandi au sein de cette culture tout en vivant au Canada.
« Je pouvais être une bonne photographe en Lettonie, car j’avais la langue pour accéder aux gens, mais en même temps j’étais une étrangère donc je disposais d’un regard différent », poursuit l’artiste.
Ce regard va déceler les couches de l’histoire qui ont façonné le pays et ses habitants. De la domination soviétique jusqu’en 1991, à l’entrée dans l’Union européenne en 2004, la jeune photographe souligne la double identité nationale conflictuelle.
Le titre de l’exposition fait référence à l’expérience personnelle de l’artiste en Lettonie : « Je voulais photographier et interviewer des gens qui ne voulaient pas parler en public ». Une attitude qui peut s’expliquer par l’expérience du temps soviétique avec l’espionnage permanent du Big Brother russe.
Le travail artistique de Zile Liepins se réalise selon un langage visuel codé fait de symboles culturels et de références personnelles. « Il faut comprendre l’histoire pour trouver la référence dans l’image », explique-t-elle..
Par exemple, cette photographie d’une rose qui symbolise l’URSS en rappelant les cartes postales très kitchs de l’époque, mais qui souligne également la culture des fleurs, très importante en Lettonie.
Zile Liepins a fait ses études dans les arts visuels et étudia également le français. Graphiste et peintre à ses débuts, elle se tourne vers la photographie qui lui permet de combiner art et réalité. « Je prends la vie, dit-elle, ensuite je regarde la composition et les couleurs. »
Son passé de graphiste reste présent dans son travail avec un jeu sur les assemblages et les matières : « J’aime bien expérimenter avec le texte et le graphisme, ça me donne un vrai espace ».
L’exposition offre un travail poétique sur une réalité de vie, mais également un voyage culturel vers un pays inconnu.
Photo: Zile Liepins, photographe d’origine lettone