Le Métropolitain

La pénurie de travailleurs est évidente dans l’industrie du service

Toronto est à l’aube de la réouverture post-Covid et de sa relance économique. Dès la première phase, les restaurants pourront accueillir leurs clients en suivant certains protocoles. C’est une des autorisations les plus attendues dans la Ville reine, surtout depuis l’arrivée des températures estivales.

Les gens désirent se réunir autour d’une bonne bouffe dans une atmosphère magique et fébrile. Malgré l’anticipation du public, les restaurants peinent à trouver le personnel nécessaire à leur relance réussie et ce n’est qu’un des problèmes auxquels ils font face durant cette course à la réouverture.

« Chacun de nos trois restaurants affiche de nouveaux menus », s’exclame Raoul Mondor, un des chefs dans une petite chaîne locale de restaurants au centre-ville de Toronto. Son équipe et lui sont très occupés.

« C’est beaucoup de travail de développement en si peu de temps et, en plus, il faut organiser la terrasse extérieure qui n’est pas encore construite, trouver des employés, stocker le matériel. C’est le rush complet » affirme-t-il.

M. Mondor croit que c’est le manque de personnel disponible qui nuit le plus à l’ouverture. Il y a constamment des gens absents. La compagnie ne prend pas de risque avec une infection possible et, au moindre malaise, le personnel est encouragé à rester à la maison.

Et puis, impossible de trouver de nouvelles recrues pour le service. M. Mondor y voit deux raisons : soit les employés ont peur de revenir travailler en service où l’exposition au virus est plus élevée ou bien ils deviennent paresseux et ne veulent plus travailler.

« J’ai l’impression qu’après un an à la maison avec l’aide gouvernementale, bien qu’indispensable, les jeunes ne sont pas pressés de retourner travailler, surtout au salaire minimum », avoue-t-il. Il n’a peut-être pas tort.

Si une personne peut faire quasiment autant d’argent avec l’aide gouvernementale qu’à temps plein au salaire minimum et le risque d’être exposé au virus en moins, il n’y a pas beaucoup de motivation pour reprendre un tel emploi. Donc, ceux qui veulent se trouver un emploi sont en demande parmi les restaurants qui embauchent.

« Il faut pouvoir offrir quelque chose de différent pour attirer ceux sur le marché du travail et les garder, déclare-t-il. Un environnement sain et amical, des heures flexibles, un bon pourcentage des pourboires, un repas gratuit durant le quart de travail, et quoi d’autre? » Les terrasses extérieures sont ouvertes depuis la mi-juin à capacité réduite et seront probablement bombardées de clients durant les premières semaines.

M. Mondor espère que l’atmosphère de ses terrasses conviendra à la clientèle et que cette dernière appréciera la réouverture malgré les changements au sein du personnel. Après tout, même les anciens qui reviennent sont « les p’tits nouveaux » après un an d’arrêt de service en tête-à-tête.

Sur ce, il affirme devoir retourner à la cuisine, car « le nouveau menu ne se perfectionnera pas tout seul ». L’été sera occupé pour les restaurants à Toronto.

Exit mobile version