Le Métropolitain

La nouvelle mode des sapins de Noël inversés

TORONTO – Pour ceux qui aiment chambouler les traditions des Fêtes, voici qui saura vous plaire: le sapin de Noël inversé.

Les médias sociaux regorgent cette année de photos de sapins qui semblent défier la gravité, la cime vers le bas dans les halls d’hôtel, les centres commerciaux et les atriums du centre-ville.

Astuce idéale pour les détaillants qui veulent attirer les consommateurs, le sapin inversé se faufile maintenant dans certains salons. Des détaillants offrent des trousses aux décorateurs en herbe qui veulent essayer quelque chose de nouveau, mais il faut être prêt à y mettre le prix.

La plupart de ces trousses coûtent autour de 200 $, mais un petit sapin inversé d’environ un mètre coûtera 60,99 $. En revanche, un sapin inversé préilluminé de 2,3 mètres est offert pour 1299,99 $.

À Calgary, Dave Richards, le propriétaire d’un salon de coiffure, a installé son sapin traditionnel il y a plusieurs semaines, avant la nouvelle mode, mais il envisage un achat en vue de la saison prochaine.

« Ça va m’intéresser vers la fin de la saison, s’ils sont offerts en spécial – et s’il en reste, a-t-il dit. C’est une question d’espace, ça facilite les déplacements autour de la base. Ça fait vraiment jaser et je pense que les gens qui achètent ça veulent rendre un coin de leur maison plus intéressant pour leurs invités. Est-ce que c’est étrange? Oh que oui. Vraiment. »

M. Richards croit qu’un sapin inversé aurait sa place dans son salon du centre-ville. Mais chez lui, il respecte la tradition et se demande comment son fils de quatre ans réagirait à un sapin non traditionnel.

« Il y a des choses que les enfants aiment (et) son sapin doit avoir une allure bien précise », dit M. Richards. Mais autrement, il envisagerait d’installer un sapin inversé chez lui, où il accueille parfois des clients et souvent des proches.

Un sapin de Noël de 2,75 mètres est suspendu à l’envers dans le hall de l’hôtel Fairmont de l’aéroport de Vancouver, et la spécialiste du marketing Kate Francois assure qu’il est apprécié des passagers et des touristes.

C’est la deuxième année consécutive que l’hôtel renverse son sapin, qui est décoré de passeports miniatures, d’avions, de valises et de globes bleus et dorés peints à la main.

« Dans les faits ça a suscité une tonne d’intérêt. Des gens sont venus spécifiquement pour ça. Ils n’étaient pas descendus à l’hôtel, mais ils se sont déplacés uniquement pour le photographier », dit-elle.

La décoratrice d’intérieur Jane Lockhart prévient qu’un sapin inversé n’est pas pour tout le monde. Elle admet toutefois que ces sapins s’inscrivent dans une mouvance plus large de décorations radicales possiblement alimentée par les réseaux sociaux.

Après une année de manchettes inquiétantes qui nous ont parfois portés à croire que le monde dérivait vers un univers alternatif, M. Richards croit qu’un sapin inversé est possiblement ce dont a besoin la population.

« C’est un bras d’honneur à l’establishment qui rend Noël si commercial », croit-il.

Certains tirent en revanche un certain réconfort de leurs rituels quand tout semble mal aller, rappelle M. Richards.

« Il y a probablement des gens branchés qui pensent que c’est une bonne idée et que c’est drôle et original, dit-il. Mais la tradition d’aller acheter un sapin normal… les gens recherchent encore ça. »

SOURCE : Cassandra Szklarski, La Presse canadienne

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