« Toutes les semaines, on propose une opportunité de jouer ». La saison hivernale de la Ligue d’improvisation francophone (LIF) de Toronto a débuté en janvier et son fondateur Mathieu St-Laurent ne manque pas de rendez-vous. Des entraînements, des matches, des soirées cabaret – la nouveauté de cette saison – ou encore les scènes ouvertes (Franc’Open mic) lors desquelles les membres de l’association sont invités.
Créée en 2019, la LIF a pris la suite des Improbables, qui existaient depuis 2012. Ses événements réguliers permettent de « faire rayonner le français », estime Mathieu St-Laurent qui rappelle que l’improvisation est née à Montréal en 1977 et s’inspire de règles du hockey.
La LIF propose deux saisons : une de janvier à juin, puis une autre de septembre à décembre. « La communauté francophone ayant beaucoup de mouvement, c’est plus simple pour beaucoup de monde de s’engager sur trois ou quatre mois », poursuit le directeur artistique, arrivé il y a 12 ans à Toronto.
Pour la saison en cours, trois équipes (Coyotes, Opossums et Ratons) de 5 sont constituées, avec quelques remplaçants ponctuels, soit 20 à 25 joueurs aux entraînements mensuels. Un match est organisé le premier jeudi du mois au Supermarket dans le quartier Kensington. La demi-finale puis la finale s’y tiendront les 3 et 31 mai.
La grande innovation de ce début d’année, ce sont les trois soirées cabaret au Socap Comedy. Pas de match, ni d’arbitre mais « 90 minutes de carte blanche », organisées à tour de rôle par les équipes, avec bien sûr une grande part d’interaction avec le public pour l’improvisation. La première, se tiendra le mercredi 22 février, sous la houlette des Ratons du centre-ville.
Les entraînements de la LIF sont ouverts à tous, quel que soit le niveau. La capitaine d’une des équipes a, par exemple, débuté l’impro en 2019. Il est possible de rejoindre les entraînements en cours de saison. « On est avant tout un club social, un lieu réconfortant et un point de ralliement pour les francophones », insiste Mathieu St-Laurent. L’improvisation n’étant pas reconnue comme une discipline en Ontario, la LIF n’est pas éligible à des fonds artistiques.
Avec la LIF, Mathieu St-Laurent compte « mettre la communauté francophone de Toronto sur la carte » : « Elle n’est pas la plus connue, mais a une spécificité bien à elle. Elle est très mélangée, on a des joueurs du Québec, de France, mais aussi d’Afrique ou d’Haïti ». Dans ce but de « connecter la francophonie », une délégation participera par exemple au semi-tournoi de la Ligue d’improvisation Semi-lustrée à Montréal fin mars. À terme, le directeur artistique bénévole souhaiterait que la LIF participe à des rencontres hors du Canada et fasse venir des troupes d’ailleurs à Toronto.
Autre projet dans les cartons, « développer une ligue junior », comme il en existe au Québec. Chaque saison, retrouver le contact avec les nouveaux Torontois est un défi pour la LIF.
Photo : Mathieu St-Laurent, fondateur de la LIF