Le Métropolitain

La galerie Thompson Landry présente ÎLES EN VUE

Îles en vue, ce sont 30 des peintures récentes de l’artiste montréalaise Carol Bernier. Il s’agit de l’exposition la plus importante et la plus complète de l’ensemble des œuvres de l’artiste jamais exposée à Toronto.

Commencée en 2020, cette série était une évasion; une façon pour Bernier de voyager vers d’autres lieux et dimensions en créant des paysages qui dépeignent son cœur et la profondeur de ses émotions.

De l’intérieur de son atelier, où la pandémie l’avait forcée à se retirer et à explorer, elle peint intensément pour transmettre chaque partie d’elle-même et de son esprit. Décrite comme capturant viscéralement la fugacité de la vie humaine, Carol Bernier essaie constamment de trouver un langage sans restriction ni compromis; donnant l’impression de mystères indéfinis ou non résolus, dans lesquels tous les spectateurs peuvent se projeter.

Cette exposition vous invite à vous perdre dans les émotions que les œuvres évoquent, tout en stimulant votre imagination.

Née à Montréal en 1963, la passion de Carol Bernier pour les arts s’est manifestée dès son plus jeune âge et se poursuit encore aujourd’hui. Créant des paysages abstraits, marins et célestes, Bernier est une artiste qui se fie entièrement à son instinct.

Elle ne commence jamais un tableau avec une idée préconçue, car elle sait d’expérience que l’image disparaît dès qu’elle pose la première touche de couleur sur sa toile. C’est en approfondissant ce dialogue avec sa toile qu’une image commence à se former dans son esprit.

Sa pratique artistique est hautement méditative et la source d’une grande introspection. Bernier est captivée par la lumière et la transparence, créant de superbes compositions avec des couches de couleurs superposées engendrant de tons riches tels des bijoux.

Les coups de pinceau de l’artiste ne se révèlent pas à travers une séquence logique ou linéaire, mais sont plutôt naturels et spontanés. Une grande partie de l’intérêt de l’artiste réside dans l’existence humaine – en analysant le changement des éléments, les états de transition et le concept des « limbes ».

Si vous deviez ralentir le temps lors d’un événement éphémère, à quoi, ressemblerait-il? Quel est l’impact de ces instants minuscules sur le résultat final? Cette incertitude des conséquences fait partie de ce qui fascine le plus Carol Bernier.

« L’abstraction n’est qu’un mot pour désigner ce que nous n’avons pas encore rencontré. »

Le processus de Bernier commence par la toile. Elle commence à appliquer des couches d’huile, de pigment et de goudron pour former sa vision initiale – tout ce qui lui vient à ce moment-là est mis directement sur la toile, suivant son instinct.

Le goudron est un matériau sur lequel l’artiste est tombé par hasard. Elle avait éprouvé des difficultés à trouver un brun-noir qui correspondait à sa vision; puis alors qu’elle travaillait sur le toit de son atelier, elle tomba sur un pot de goudron laissé par les couvreurs.

Bernier a rapidement réalisé que c’était la couleur et la consistance parfaites qu’elle recherchait et le reste appartient à l’histoire et au processus de création.

Une fois les pigments apposés, elle applique ensuite de la laque pour créer de la dimension et ajouter un élément réfléchissant. Cela fait apparaître les aspects les plus sombres comme des vides sans fin.

Bien que Bernier applique plusieurs couches de pigment sur sa toile, elle a appris à faire en sorte que la surface apparaisse plate plutôt que trop texturée par la peinture. Bernier a également la capacité unique de donner l’impression que la toile est éclairée de l’intérieur, comme s’il y avait une source de lumière provenant directement du paysage, pas seulement de notre imagination.

Le spectateur sent que l’énergie des peintures n’est pas le résultat de couches de couleur, mais que cela provient de l’image elle-même. La principale réalisation de Bernier est de créer une atmosphère plutôt qu’un paysage rigide. « C’est toujours une discussion entre la surface et moi, et parfois les peintures prennent le dessus sur l’événement. C’est comme un écrivain qui dit qu’il y a des moments où les personnages prennent le contrôle de l’histoire; c’est la même chose avec la peinture. Quand la peinture me dit que ça va bien, j’écoute. Quand mon ego se met en travers, c’est une catastrophe. Je veux que l’ego disparaisse. »

Bernier utilise son art pour relever le défi éternel de l’artiste; comment utiliser le pouvoir inhérent de l’œuvre pour présenter au spectateur une réalité interne, révélant quelque chose d’étrangement familier et pourtant finalement intangible. Cette exposition invite le spectateur à se perdre dans les émotions que les œuvres évoquent, tout en stimulant notre imaginaire.

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L’exposition Îles en vue de Carol Bernier sera présentée jusqu’au 12 juin à la galerie Thompson Landry au 32, Distillery Lane à Toronto. Pour tout renseignement : 416-364-4955.

Photos : courtoisie de la galerie Thompson Landry

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