Le Métropolitain

L’Université de l’Ontario français pourrait bénéficier d’un terrain de la Ville

La présentation de Dyane Adam, le mardi 15 mai à Toronto, devant le Comité français de la Ville de Toronto (CFVT) aurait-elle remis les pendules municipales à l’heure francophone ? La présidente du Conseil des gouverneurs a en effet expliqué l’état d’avancement de l’Université de l’Ontario français (UOF).

Née du projet de loi 177 adopté en décembre dernier, dotée d’un budget de démarrage de 20 millions $, d’un conseil des gouverneurs et de programmes en cours d’accréditation, l’UOF est bel et bien sur les rails même si, dans une année d’élections municipale et provinciale, quelques nuages d’incertitude s’amoncèlent à l’horizon concernant son budget de fonctionnement, sa date effective d’ouverture et son lieu d’implantation.

Sur ce dernier point, l’éclaircie est venue des fonctionnaires torontois qui, bien mieux renseignés que lors de la dernière réunion, se sont montrés ouverts à ce qu’une recommandation soit émise pour que CreateTO – agence municipale chargée d’allouer terrains et installations inoccupés de la ville – soit consultée pour trouver un site adéquat.

« Cette recommandation sera traitée par le comité de gestion de CreateTO qui entrera en contact avec les responsables de l’UOF pour voir comment il peut les aider, précise Gilles Marchildon. Selon le vice-président du CFVT, « c’est une porte ouverte intéressante quand on sait que Toronto est le plus grand propriétaire à l’intérieur de ses frontières. La Ville détient un inventaire important qui lui donne une capacité d’agir de nature à faciliter les choses. »

Cette initiative tombe à pic pour l’UOF toujours à la recherche d’un site au cœur de la ville. Même si elle ne bénéficie pas d’un campus permanent commun avec le Collège Boréal au départ, l’université compte bien offrir un certain nombre de cours dès 2020.

Université et Maison de la francophonie : un destin lié

Une autre présentation est venue renforcer l’urgence de trouver un toit à l’université aux yeux de l’administration municipale, celle de la Maison de la francophonie. Kip Deaschel et Richard Kempler ont détaillé la raison d’être de ce carrefour d’organismes francophones et démontré qu’il tenait à cœur à la communauté, autant que l’UOF dont il est tributaire.

Interrogé sur l’impact d’un éventuel changement de majorité provinciale après juin 2018, M. Marchildon indique que « la création de l’université n’est plus en doute : l’institution existe. Le gouvernement est déjà confronté à des demandes de financement et d’ouverture de programmes. Il semble impossible de revenir en arrière mais il est probable que, suivant le résultat des urnes, il y aura une grille différente d’enthousiasme et de générosité. »

Les francophones devront donc demeurer extrêmement vigilants, y compris au niveau torontois. « Le fait que le conseil municipal soit saisi sur ces questions en juin, avant l’élection municipale, devrait éliminer beaucoup de risques et simplifier l’engrenage administratif. « Toronto va aussi réaffirmer son intérêt d’être la ville d’accueil de l’université, ajoute le vice-président. Ce genre de déclaration de principe clarifie la vision du conseil municipal et donne une direction claire à l’administration. Il faudra maintenir un suivi, un effort, pour faire en sorte que la municipalité soit proactive sur les dossiers francophones. »

Des réunions plus nombreuses et régulières, chaque trimestre, sont une des pistes privilégiées. À charge au nouveau comité de s’en assurer. D’autant que plusieurs autres dossiers en panne s’accumulent comme celui du droit de payer et contester une contravention en français (un service provincial déléguée à la ville) ou encore celui de la politique de la Ville en matière de communication en français.

Avant cela, il reviendra au nouveau conseil municipal de réactiver ou non le CFVT. Il devrait le faire lors de sa deuxième réunion en octobre. « On existe depuis deux mandats (John Tory et Rob Ford), relativise M. Marchildon. On a pris un certain roulement. On fait partie des meubles. Il n’y a aucune raison de croire que le comité ne soit pas renouvelé pour un mandat 2018-2022. »

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