Christiane Beaupré

Sur la page Facebook de Claude-Reno d’Aigle, son fils Yanik, a laissé le message suivant en anglais, le 7 février à 2 h 50 du matin : « Je suis triste d’annoncer que mon père Claude-Reno d’Aigle est malheureusement décédé seulement deux jours avant son 76e anniversaire, après plusieurs années victime de l’Alzheimer. La lutte a été longue et difficile. Plusieurs personnes le manqueront à travers le Canada. Il aimait la pêche, la chasse, le camping et sa famille.

« Au cours de sa vie, il a servi l’ensemble de la communauté par le biais du bénévolat chez Scouts Canada pendant plus de 20 ans, où il a même été commissaire provincial; il a atteint le 4degré chez les Chevaliers de Colomb; a été conseiller scolaire pendant plusieurs années, ainsi que membre et même vice-président du Club Richelieu Toronto ainsi que membre du conseil d’administration de la radio communautaire francophone. Retraité de CBC Radio-Canada où il a travaillé pendant 32 ans. » (traduction libre)

Un conseiller scolaire engagé

Le conseiller d’Aigle s’est adressé à la communauté scolaire de l’école Sacré-Cœur à l’occasion du 125e anniversaire de l’établissement.

Conseiller scolaire à Toronto durant plusieurs mandats, Claude-Reno d’Aigle avait siégé à la Table politique du Conseil scolaire catholique (Csc) MonAvenir, alors le Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud, dès sa création en 1998.

Claude-Reno d’Aigle a défendu les intérêts des familles catholiques francophones de Toronto-Nord, TorontoSud puis Toronto-Est pendant 16 ans, jusqu’en novembre 2018. Pendant toutes ces années, il a revendiqué de nouvelles écoles secondaires catholiques de langue française équivalentes à celles de la majorité pour les francophones de la Ville reine.

Ses efforts ont été récompensés en 2013 avec l’ouverture de l’ÉSC Saint-Frère-André et encore en 2017, avec l’établissement de l’ÉSC Père-Philippe-Lamarche. Il a également contribué au déménagement de l’ÉÉC du Sacré-Cœur à son emplacement actuel sur la rue Essex, à l’ouverture des nouvelles écoles St-Michel et du Bon-Berger ainsi qu’à l’agrandissement de l’ÉÉC Georges-Étienne-Cartier et de sa cour d’école.

Le Csc MonAvenir et la communauté franco-torontoise perdent en lui un ardent défenseur de la jeunesse. En plus d’avoir représenté les contribuables francophones catholiques pendant près de deux décennies, son épouse et lui ont également œuvré pendant vingt ans au sein du scoutisme. Il était aussi un membre actif du Club Richelieu, de la paroisse du Sacré-Cœur et des Chevaliers de Colomb.

C’était un homme engagé qui était très généreux de son temps pour les jeunes, les familles et sa communauté. Il était toujours heureux d’aller à la rencontre des élèves et de leurs parents. Les conseillères et conseillers scolaires et les membres de l’administration se joignent à nous pour offrir nos plus sincères condoléances et l’assurance de nos prières à son épouse Ginette et à leurs enfants, Nadine, Julie et Yanik, leurs petits-enfants ainsi qu’à tous ceux et celles qui ont eu la chance de le côtoyer. (Source : Csc Mon Avenir)

Un très grand frère Chevalier

Depuis la fin des années 1980, Jean-Guy Roussel, Grand Chevalier du Conseil 7724 Père Lamarche à la paroisse du Sacré-Cœur de Toronto, s’est lié d’amitié avec Claude-Reno d’Aigle. « C’était un des bons Chevaliers de Colomb. Il a été Chevalier, Navigateur et Grand Chevalier », mentionne-t-il avec fierté.

« C’était aussi un de mes grands amis, j’étais toujours avec lui. Par exemple, nous travaillons ensemble à l’église pour effectuer des réparations. Nous allions jouer au bowling. C’était un bon joueur. Nous sommes même allés à la pêche ensemble. Il adorait pêcher. »

Claude avait toujours le sourire. « Je ne l’ai jamais vu fâcher, ajoute M. Roussel. Quand il a dû lâcher le bowling à cause de sa maladie, ça m’a fait de la peine », avoue-t-il.

Claude, c’était un gars qui ne disait jamais non. « C’était aussi un conseiller scolaire actif. Je l’accompagnais souvent pour différentes cérémonies ou concerts dans les écoles. Lorsque les Chevaliers de Colomb organisaient des danses ou autres activités à la paroisse, il était toujours là pour aider. »

Il n’y a aucun doute que les Chevaliers sont tristes à la suite du départ de leur frère Chevalier, Claude-Reno d’Aigle, mais « il sera toujours dans nos cœurs », a conclu M. Roussel. Les Chevaliers de la paroisse du Sacré-Cœur prévoient d’ailleurs lui rendre hommage à une date ultérieure.

Sur une note plus personnelle, M. Roussel raconte que lorsqu’il se rendait au Nouveau-Brunswick, Claude-Reno insistait pour qu’il ne s’arrête pas coucher dans un motel, mais plutôt, il lui remettait les clés de son chalet au lac Baker.

Un Richelieu engagé et dévoué

Présidente du Club Richelieu Toronto, Diane Saint-Pierre n’a que de bons mots pour Claude Reno d’Aigle, un ami de longue date. Depuis son arrivée dans la métropole canadienne, en 1990, Mme Saint-Pierre mentionne que cet « homme au grand cœur » a toujours croisé son chemin sur la voie du bénévolat : Conseil des écoles françaises de la communauté urbaine de Toronto (CEFCUT), Semaine francophone (ancêtre de la Franco-Fête), Fédération des scouts de l’Ontario, Centres d’Accueil Héritage et Club Richelieu pour ne nommer que quelques organismes.

Le décès de Claude-Reno d’Aigle n’a pas été une grande surprise pour elle, qui savait que ce bénévole hors-pair était atteint de la maladie d’Alzheimer. « Au début de la COVID, sa femme, Ginette, nous avait dit que son mari et elle ne pourraient plus être présents aux activités car sa maladie l’empêchait de se déplacer par lui-même. »

C’est à cette même époque que Mme Saint-Pierre et Denis Rioux (ancien président du Club Richelieu Toronto) lui ont rendu une « dernière » visite, alors que Claude-Reno avait « une bonne journée ».

Membre actif du Club Richelieu Toronto, Claude-Reno d’Aigle était particulièrement attaché au Concours annuel d’art oratoire, une activité jeunesse à l’intention des élèves des écoles de langue française, tant publiques que catholiques. « Le Concours oratoire, c’était son bébé, confirme Mme Saint-Pierre. Il adorait s’en occuper. »

Claude-Reno d’Aigle explique le déroulement du Concours d’art oratoire Richelieu aux participants.

À titre personnel, Diane Saint-Pierre ajoute : « Claude avait aussi un grand cœur. Il était toujours partant pour aider quelqu’un, rendre service. Tu pouvais compter sur lui pour t’aider, et ce, sans jamais demander d’être payé. Toi aussi tu fais du bénévolat. On s’entraide, disait-il. »

Un ami fidèle du Métropolitain

Claude Reno d’Aigle a toujours été un ami fidèle du Métropolitain. Il n’hésitait jamais à nous téléphoner pour nous faire part des différents dossiers ou activités dont il s’occupait afin  d’informer la communauté torontoise : concours d’art oratoire Richelieu, danses à la paroisse du Sacré-Cœur, tournoi de golf des Centres d’Accueil Héritage, construction d’une nouvelle école, etc.

Une rencontre fortuite à l’assemblée générale d’un organisme communautaire et le journaliste pouvait remplir sa liste d’activités pour le mois. C’était toujours un plaisir de bavarder avec lui de tout ce qui touche la communauté.

À titre plus personnel, j’ai connu Claude-Reno au milieu des années 1970 alors qu’il était technicien à Radio-Canada, au deuxième étage du 100, rue Carlton . Sa bonne humeur et son sourire était contagieux. Avec les années, nos chemins ont continué à se croiser.

Au nom de toute l’équipe du Métropolitain, je tiens à offrir mes sincères condoléances à son épouse Ginette, leurs enfants et petits-enfants ainsi qu’à tous ses amis et autres membres de la famille.