Le Métropolitain

La bioremédiation ou la décontamination des écosystèmes par les algues

La Société d’histoire de Toronto avait convié, le mercredi 5 novembre à l’Alliance françcaise, le chercheur Dio Nkurunziza pour une conférence intitulée La bioremédiation : une solution adéquate pour décontaminer les écosystèmes. Ce chercheur d’origine burundaise installé dans la Ville reine, base ses recherches sur les bienfaits des plantes aquatiques appelées micro-algues quant à la bioremédiation. 

La bioremédiation qu’il appelle la « résurrection écologique » permet de corriger la dégradation et la destruction des écosystèmes en décontaminant les milieux pollués. 

Pour comprendre la bioremédiation par les algues, il faut d’abord saisir ce qu’est le processus de la photosynthèse, soit un processus qui s’effectue au niveau des organes verts des plantes, et qui synthétisent naturellement leurs biomolécules. Grâce à la lumière, elles produisent autant d’oxygène qu’elles absorbent de dioxyde de carbone, enrichissant ainsi l’atmosphère en oxygène. 

Le conférencier entame son exposé en demandant à l’assistance de se poser trois questions afin de mettre en œuvre une résurrection écologique. La première est de comprendre ce qu’est un écosystème et quelle est la chaîne de multiplication, la seconde est de savoir ce qui est à l’origine de l’extinction des espèces, et enfin la dernière se porte sur le coût et l’efficacité de la préservation des habitats naturels non-altérés. 

Dio Nkurunziza s’intéresse particulièrement à la décontamination des eaux grâce aux micro-algues qu’il utilise dans ses recherches. Le système qu’il a inventé permet d’abord de concentrer les algues ensemble, puis de procéder à une hydrolyse en séparant la masse d’eau. S’ensuit la fermentation, la distillation et la digestion dont on extrait un gaz qui permet de créer de l’énergie électrique renouvelable, mais aussi des éléments biologiques qui permettront de purifier l’eau. Son but est d’exporter le processus qu’il teste actuellement en Indonésie, dans les pays en développement et auprès des populations autochtones qui n’ont pas accès à l’eau potable.

Afin de montrer les effets de ces algues, il présente à l’assistance des échantillons issus de ses recherches sur les eaux usées d’une usine de fabrication de fromages biologiques. Le premier bocal contient de l’eau prélevée en 2013 et dont la couleur n’a pas changé malgré l’ajout d’ingrédients par le chercheur. Le second bocal par contre a changé de couleur et gardé sa couleur verte après l’addition d’algues marines. Il explique que les algues dans le second bocal permettent de rendre l’eau potable. 

Malgré le fait qu’une commission canadienne et américaine ait été formée à ce sujet, celle-ci n’a pas encore agi. Dio Nkurunziza dénonce plusieurs phénomènes qui ralentissent la recherche en général et la diffusion de son projet à grande échelle. Il évoque entre autres l’influence de l’ingénierie qui empêche selon lui de changer la façon de penser et que l’influence humaine fait que « l’on se rapproche du coma intellectuel alors qu’il reste plein de choses à apprendre ». Enfin le chercheur s’inquiète du « retard de la politique » qui s’intéresse selon lui plus aux taxes qu’à promouvoir la qualité de la vie, il remarque que « l’intérêt est de moins en moins dans l’accomplissement individuel et la bioremédiation souffre de cela ».

Une fois tous ses résultats recueillis, Dio Nkurunziza pourra diffuser l’intégralité de ses recherches et peut-être changer la donne en termes de décontamination des eaux. Il convient de remédier à la pollution humaine car, selon lui, « la nature est têtue et elle n’oublie pas ».

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