Le Métropolitain

Juxtapositions, un vernissage expansif et inspirant

Juxtapositions, c’est le nom de la dernière exposition de l’artiste-peintre et sculpteur Jean-Pierre Lafrance, dont le vernissage a eu lieu le jeudi 24 septembre dans le superbe décor inusité de la galerie Thompson Landry dans le quartier de La Distillerie. 

L’événement, qui a attiré nombreux admirateurs, collectionneurs et amateurs d’art, exhibait de grandes, parfois d’immenses toiles abstraites et colorées aux traits de pinceaux marqués et au relief prononcé.

L’élaboration de la série a eu lieu dans des circonstances particulières. En raison de sérieux maux de dos, Jean-Pierre Lafrance n’a pas pu peindre à son habitude. Lui qui, à l’accoutumée, couche la toile sur le plancher afin de se donner la liberté de grands gestes, ne pouvait pas profiter de la pleine motricité de son corps endolori. D’où l’idée de diptyques, triptyques ou plus, c’est-à-dire la juxtaposition de toiles plus petites pour en faire une grande; bref, un tableau composé.

Dans la circonstance, le geste est moins en longueur, mais tout aussi spontané. Le spectateur perçoit le mouvement impulsif, qui parfois même laisse des traces comme si une énorme brosse était passée sur le tableau. Ces sillons ne sont nul autre que le résultat de coups de pinceaux mal lavés. « Je les oublie souvent dans mes pots de peinture. Ils durcissent, ne sont plus bons à rien », explique l’artiste. Il les utilise donc à des fins de textures, car le mélange d’acrylique et de peinture à l’huile permet d’en créer de toutes sortes, donnant parfois naissance à une œuvre ayant des aspects sculpturaux qui convoquent les sens. 

Le processus créatif de Jean-Pierre Lafrance passe d’abord et avant tout par l’émotion, le ressenti. Il laisse aller son corps et « le pinceau se pose parfois là où il ne l’avait pas prévu ». Il travaille ensuite les « taches » qui le dérangent jusqu’à ce qu’une certaine structure se révèle, de laquelle émerge différentes formes. Libre ensuite au spectateur captivé de s’y projeter et de se laisser guider par les atmosphères créées, riches en couleurs et en luminosité. Les titres, assez évasifs, permettent aussi cette liberté d’interprétation : Lost in Thought, Land of Tears, A Layer of Truth, Look with the Heart et Fabulation, entre autres.

L’exposition Juxtapositions sera présenté à la galerie Thompson Landry jusqu’au 11 octobre prochain.

Photo: Jean-Pierre Lafrance (au centre) discute avec les visiteurs.

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