Le Métropolitain

Josée Duranleau et l’appel irrésistible des bouddhas

La plage Sunnyside avait tout des tropiques. Le bâtiment de style colonial espagnol, qui la surplombe, le bathing pavillon, rappelle les palais de La Havane. Il abrite, le vendredi 30 mai, et pour toute la fin de semaine, un salon d’art à ciel ouvert. La chaleur écrasante qui règne en cette fin d’après-midi augure du pire. Les nuages noirs qui s’amoncellent au large, sur un lac Ontario dont l’azur prend déjà des reflets sombres, menacent de fondre sur Toronto. D’ici une heure, la petite brise fraîche se transformera en vent brutal qui fera tomber quelques branches, avant que le déluge ne s’abatte sur la Ville reine.

Le temps d’admirer les toiles de Josée Duranleau. Elle est assise, près de sa tente blanche, dans la cour du pavillon, à discuter avec les chalands. Elle explique ses techniques. Elle cherche des images, parfois sur Internet, parfois dans les réserves familiales. Les scanne, les imprime, les colle et travaille sur ce support. Et quelquefois, elle expose dans des marchés d’art, en plus de son travail régulier.

L’art de Josée Duranleau tourne autour de deux thèmes majeurs : le voyage et le bouddhisme. Deux thèmes liés, évidemment. Voyage dans le temps, dans l’espace, voyage imaginaire, le phénomène créatif de Josée Duranleau nous livre une œuvre belle, colorée, qui laisse une impression de calme et de sérénité.

Depuis quelques mois, elle se concentre sur sa série de bouddhas. Elle, qui ne se définit pas comme bouddhiste, trouve dans le travail artistique une volupté transcendantale quasi mystique. « J’adore cette sensation d’utiliser tout mon corps. »

« J’ai découvert une version féminine de bouddha. Il s’agit de Tara, née d’une larme de compassion d’Avalokiteshvara, selon la légende. Je suis fascinée par cette figure, qui allie à la fois la douceur et la force. Son corps est souvent représenté nu, fort », indique Josée Duranleau, en désignant sa dernière série.

Mme Duranleau s’est mise depuis quelque temps à la méditation (« mes recherches et mon travail sur le bouddhisme m’ont inspirée ») et prépare avec son mari un voyage dans le Sud-Est asiatique : « Bali, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande… Là où sont les temples. » Il n’y a pas de fumée sans feu.

Photo : Josée Duranleau

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