Le Métropolitain

Jesse Nerenberg en vedette dans une pièce de Shakespeare

A Midsummer Night’s Dream, traduit dans le monde francophone par Le Songe d’une nuit d’été, est une pièce comique et sentimentale écrite par William Shakespeare à la fin du XVIe siècle. Cette oeuvre sera à l’affiche du théâtre The Citadel, à Toronto, du 22 février au 11 mars et l’un des acteurs principaux, Jesse Nerenberg, est originaire de Montréal.

Alternant entre la scène, le grand et le petit écran, Jesse Nerenberg mène une impressionnante carrière de comédien, enchaînant les rôles les plus divers issus des répertoires classique et contemporain. Dans cette pièce de Shakespeare, il interprète un des personnages centraux, Lysandre, de même qu’un personnage secondaire, Flûte.

Jesse Nerenberg

« Il y a une grande différence entre le théâtre classique et contemporain. Je ne veux pas dire que je préfère l’un ou l’autre, hésite M. Nerenberg. J’aime beaucoup faire du Shakespeare parce que ses mots sont vraiment incroyables. » En effet, la poésie de ce géant de la littérature anglaise a à ce point marqué tant de générations qu’elle en est devenue un des symboles de la culture anglo-saxonne.

Comme c’est le cas avec A Midsummer Night’s Dream, les comédies occupent une place importante dans l’héritage laissé par cet auteur. L’histoire, empreinte de fantaisie, met en scène quatre personnages principaux, Lysandre, Hermia, Démétrius et Héléna, dans un chassé-croisé amoureux autour duquel évoluent une galerie d’êtres féériques et d’individus burlesques.

Lorsqu’il est question des classiques bien connus, une question émerge souvent des milieux artistiques : comment redonner vie avec originalité à une oeuvre ayant déjà été produite des milliers de fois? Pour un comédien, le dilemme sera de moduler son jeu en étant à la fois fidèle à l’auteur tout en profitant de la marge de liberté sous-entendue dans le texte. Pour Jesse Nerenberg, se mettre dans la peau d’un personnage tel que Lysandre requiert de se questionner sur la fusion à opérer entre la fiction et sa propre personnalité : « C’est de trouver la vie interne de chaque personnage et la façon dont cette vie se connecte avec moi ».

C’est au sein du Chekhov Collective, formé en 2014 par un groupe de comédiens désireux d’utiliser l’approche théâtrale de Michael Chekhov, que M. Nerenberg participe à cette production. Portant le nom d’un comédien russo-américain ayant fait carrière des années 1910 aux années 1950, cette technique a pour principe de libérer l’imagination d’une analyse intellectuelle trop poussée et s’appuie beaucoup sur des méthodes corporelles desquelles sont tirées les émotions.

« C’est une technique vraiment physique. Tout vient du corps avec Michael Chekhov, commente Jesse Nerenberg. On utilise les mouvements du corps pour trouver une réalité qu’on peut partager avec les spectateurs. »

Grâce à ce « vocabulaire physique », le comédien parvient à entrer dans son imagination et à en tirer le jeu désiré. Dans le cas de A Midsummer Night’s Dream, M. Nerenberg estime que cela lui a été particulièrement utile pour le personnage plus clownesque de Flûte.

Sans minimiser l’importance du talent des comédiens, il reste que l’attrait principal d’une pièce demeure son histoire et les dialogues. Jesse Nerenberg insiste d’ailleurs sur ce point en ce qui concerne l’oeuvre de Shakespeare. Dans le cas présent, ce qui retient l’attention, c’est la thématique de l’amour explorée sous toutes ses coutures. « La pièce existe dans le monde des rêves. C’est comme une vue du rêve d’amour d’Hermia », explique l’artiste.

Jesse Nerenberg convie les Torontois à cette pièce qui enchante les spectateurs depuis maintenant plus de quatre siècles. En cette saison froide, Le Songe d’une nuit d’été permettra au public de se réchauffer à la poésie de Shakespeare et de se plonger dans un monde féérique où les doux sentiments sont omniprésents. « L’amour est une émotion pour toutes les saisons et pas juste l’été! », commente plaisamment Jesse Nerenberg en guise de conclusion.

 

PHOTO: Study for The Quarrel of Oberon and Titania, une toile de Joseph Noel Paton (1849)

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