Le Métropolitain

Humour et légèreté avec le chanteur Albin de la Simone

Le public est venu nombreux pour accueillir l’auteur-compositeur-interprète Albin de la Simone dans l’amphithéâtre de l’Alliance française. Il faut dire que ses spectacles sont rares dans les régions à majorité anglophone : « J’ai plutôt l’habitude de jouer à Montréal », explique l’artiste.

Le samedi 8 novembre fut donc l’occasion pour ce grand maigre aux cheveux bruns de chanter ses compositions devant un public hétéroclite, composé en grande partie certes de ses compatriotes français mais également de Franco-Ontariens et d’anglophones. Installé face à son piano électrique et accompagné des violoncellistes québécoises Mélanie Vaugeois et Annie Gadbois issues du quatuor Mommies on the run, cet Amiénois de 43 ans passe de thématiques graves à légères avec une aisance déconcertante. Ainsi, la crise économique qui frappe son pays fait place à des histoires de compagnons infidèles et d’épaules peu musclées, ne se prenant jamais au sérieux. L’atmosphère est intime et le fait qu’aucun instrument ne soit équipé de micro, dans un souci de pureté du son, ajoute encore à cet échange particulier avec les auditeurs. L’interaction vient peu à peu, le parolier incite son public à prendre pleinement part à la performance.

Les morceaux du dernier album d’Albin de la Simone, intitulé Un Homme et sorti en 2013, sont à l’honneur. Cette quatrième production lui a, par ailleurs, valu une nomination aux Victoires de la musique 2014 dans la catégorie « Révélation scène ».

Voilà presque 20 ans qu’il officie dans le milieu musical, tout d’abord en tant qu’instrumentiste pour de grands noms d’artistes francophones comme Salif Keita, Vanessa Paradis ou encore Jean-Louis Aubert. C’est finalement en 2003 qu’il commence à occuper le devant de la scène dans des concerts donnés au Japon puis se focalise sur la région parisienne où il réalise ses premiers disques et acquiert une certaine notoriété en faisant les premières parties d’artistes influents comme Mathieu « M » Chedid.

Sa relation avec le Canada devient de plus en sérieuse lorsqu’il s’attèle à la préparation de la version québécoise des Films Fantômes, mélangeant théâtre, concert et exposition, pour le Festival du nouveau cinéma de Montréal en 2012. Souvent qualifié d’éminence grise d’artistes internationaux influents, il a atteint une certaine hauteur lorsqu’il s’est mis à œuvrer pour le légendaire rockeur américain Iggy Pop.

Ses grandes jambes fines s’agitent à la fin du concert de l’Alliance française, et il abandonne le clavier ainsi que son siège pour tournoyer autour de ses collaboratrices en claquant des doigts, avec un air de vieux jazzman de La Nouvelle-Orléans, dont son père était si friand. Le public est comblé et les sourires se multiplient dans la salle. Une prestation réussie pour un musicien dont la modestie et le minimalisme sont exemplaires.

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