« L’avenir est à ceux qui buttent », telle est la devise du nouveau blogue satirique Le Froid, qui produit de fausses nouvelles ontariennes au contenu hautement humoristique.
Rédigées par Brandon Beauregard d’Ottawa, Ashton Allaire de North Bay, Trevor LaChapelle de Gatineau et Peter Larabie du « nord de l’Ontario », les articles parus sont tous emprunts de l’actualité réelle de la province mais traitée de façon détournée. Ainsi les célébrations du 400e anniversaire de la présence francophone en Ontario deviennent « Célébrons le 10e anniversaire des célébrations du 400e de Champlain! », et l’on apprend que le Groupe Média TFO déménage à Montréal. Fiers d’emboîter le pas à L’Acadie (La Plaise) et au Manitoba (Le Tobain) qui disposent depuis peu de publications similaires, l’équipe de Le Froid prend sa tâche au sérieux tout en prétendant le contraire.
Populaires au niveau international avec notamment Le Gorafi en France et The Onion aux États-Unis, les journaux satiriques en ligne connaissent un engouement certain, comme en atteste le succès du site canadien Le Navet qui a dépassé les trois millions de visiteurs. Pourtant, il est rare que les auteurs puissent en vivre, atteints comme la plupart des autres par les difficultés financières des autres médias. Jouant gentiment sur la crédibilité du public, plusieurs personnalités politiques se sont déjà faites prendre et ont répété certaines nouvelles sans savoir que celles-ci n’étaient en fait que des canulars.
C’est en 1988 que The Onion fait son apparition à l’Université du Wisconsin et devient un modèle du genre, sur papier tout d’abord, puis sur internet en 1996. Il inspira de nombreux autres vrais-faux journalistes qui le citent en exemple pour la plupart.
Il ne reste qu’à voir désormais si Le Froid tiendra la distance mais, si l’on en croit l’une des dernières actualités postées sur journallefroid.wordpress.com, leur avenir semble assuré puisque l’un de leurs journalistes sillonne les routes dans le bus de campagne des conservateurs avec peut-être à la clé plusieurs soutiens ou financement. Une vaste blague qui plaira à tous les lecteurs franco-ontariens disposant d’un peu d’humour.